Centre

La collection du MuCEM comporte quinze sifflets de la région Centre qui viennent du villagede La Borne (commune d’Henrichemont, Cher), à l’exception d’un sifflet provenant de Nibelle dans le Loiret. Ce déséquilibre quantitatif est aisément explicable : la production de sifflets à Nibelle s’est arrêtée en 1914 quand celle de la Borne a continué jusqu’aujourd’hui.

Bien que, comme dans toutes les régions françaises, de nombreux autres centres potiers aient été en activité dans toute la région1, ces deux villages sont les lieux les plus connus pour la production de sifflets dans la région.

Peu de sifflets ont été trouvés en fouilles dans la région Centre malgré une production importante. On peut cependant signaler un curieux sifflet en forme de tête d’animal en terre vernissée trouvé sur le domaine de Chambord (Loir-et-Cher). Le contexte de découverte parmi les matériaux issus de la démolition de l’ancien château de Montfrault donne une fourchette de datation malheureusement très large (xive siècle-1778)2. Provenait-il du Berry voisin ?

On peut aussi relever des découvertes anciennes dont les objets ne sont pas parvenus jusqu’à nous comme un « petit coq en terre formant sifflet » trouvé à Épieds-en-Beauce (Loiret) à la fin du xixe siècle et attribué à l’époque gallo-romaine3.

Il est surprenant qu’aucun des centres potiers de Touraine n’ait produit de sifflets, mais ces centres sont encore très mal connus. De plus, l’endroit étant proche de la Sarthe où, depuis le xviiie siècle, la production très importante de sifflets était exportée hors de la région, il est possible que la production locale, si elle a existé, ait disparu assez tôt.

Il faut ajouter à ce panorama des sifflets de la région Centre la production de Beaumont-les-Autels (Eure-et-Loir). Ce village, situé en limite de la Sarthe, appartient à la province du Perche et sa production doit être intégrée à celle des centres de production de sifflets du Perche comme Prévelles ou Connerré.

Sifflets en forme d’oiseau, Beaumont-les-Autels (?), XIXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 1 : Sifflets en forme d’oiseau, Beaumont-les-Autels (?), xixe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

La manufacture de faïence de Beaumont-les-Autels est surtout célèbre pour avoir été dirigée par Charles-Jean Avisseau (1796–1861) qui y travailla de 1825 à 1830. C’est là qu’en découvrant deux pièces de Bernard Palissy (vers 1510-1589 ou 1590), il va se consacrer, d’abord à Beaumont puis à Tours, à retrouver les techniques des « rustiques figulines » du célèbre céramiste de la Renaissance, créant un style imité par la suite dans de nombreuses manufactures.


La production de sifflets à Beaumont est connue grâce à deux spectaculaires arbres en faïence portant sur chaque branche un oiseau-sifflet et surmontés au sommet par un oiseau-sifflet de plus grande taille. Ces arbres appartiennent à une collection privée4. Il est possible que d’autres sifflets en faïence qui rappellent les oiseaux-sifflets de ces arbres par leur forme et leur décor à l’éponge (ill. 1) proviennent du même lieu.

Cependant, la production de sifflets de la région Centre est principalement l’œuvre des potiers du Berry et de la forêt d’Orléans, que nous allons détailler ci-après.

Le Berry

La production céramique du Berry est surtout connue pour la qualité de ses pièces en grès. Le grès a supplanté dans la région la poterie de terre à partir de la fin du xvie siècle. Les sifflets de la région sont également réalisés en grès, le plus souvent vernissés au sel et à la cendre dans le Haut-Berry, ce qui donne des teintes grises légères, ou couverts de glaçure brune très foncée en Bas-Berry. D’autres glaçures ont été utilisées à La Borne à partir du xixe siècle dans le Haut-Berry. Ces glaçures à base de laitier5 donnent de belles couleurs allant du jaune-roux au brun. On retrouve cette diversité sur les sifflets de la région.

L’histoire

Sifflet aviforme gallo-romain. Musée du Berry (883.4.9). © Pierre Catanès

Ill. 2 : Sifflet aviforme gallo-romain. Musée du Berry (883.4.9). © Pierre Catanès

La production ancienne des sifflets du Berry est presque inconnue. Leur vente n’a pas laissé de trace dans les textes anciens. Un sifflet d’époque gallo-romaine6 trouvé à Sury-en-Vaux près de Sancerre, ville proche de La Borne, conservé au musée du Berry (ill. 2), témoigne d’une production ancienne dans la région. Il est impossible de savoir s’il y a une continuité de la production mais on notera que le sifflet en forme d’oiseau, bien qu’incomplet, présente beaucoup de similitudes avec les modèles traditionnels des xixe et xxe siècles.

Les lieux de production

Si aujourd’hui la production de sifflets se limite au village de La Borne, il n’en a pas été de même jusqu’au xixe siècle. On peut diviser les centres potiers du Berry en deux groupes.

Au sud, à cheval sur l’Indre et le Cher, le Bas-Berry connaît une production de grès autour de deux centres principaux, Les Archers (commune du Châtelet-en-Berry) et Verneuil-sur-Igneraie. Ces centres potiers sont peu connus. Leur production comporte principalement des pièces utilitaires en grès couvert d’un émail brun très foncé, presque noir.

De rares sifflets en forme d’oiseau modelés font partie des petits objets et des jouets fabriqués dans ces villages7. On peut se demander si cette production de sifflets dont les formes sont proches de celles de La Borne n’a pas été « importée » de ce lieu car, à la fin du xviiie siècle, des potiers de la famille Talbot allèrent s’installer à Verneuil8.

Au nord, les grès du Haut-Berry sont en revanche bien connus et ont fait l’objet de plusieurs expositions.

Bougeoir de table. Début du XIXe siècle. Marie ou Jacques Sébastien Talbot. Exposition « La Borne : un village de potiers en Berry ». MNATP. © MuCEM

Ill. 3 : Bougeoir de table. Début du xixe siècle. Marie ou Jacques Sébastien Talbot.
Exposition « La Borne : un village de potiers en Berry ». MNATP. © MuCEM

En 1942 eut lieu l’exposition : « La Borne : un village de potiers en Berry9. » Elle faisait suite à un important travail de recherches commencé en 1937 dès la création du MNATP10. On ne sait malheureusement pas si des sifflets ont été présentés lors de cette exposition dont témoigne une photographie (ill. 3). Le bougeoir exposé appartenait alors à la collection de François Guillaume qui comprenait aussi des jouets d’enfant dont des sifflets, aussi est-il possible que certains de ces sifflets aient été exposés.

En 1962-1963, à Bourges d’abord puis au MNATP à Paris, se déroula l’exposition « Potiers en terre du Haut-Berry11. » Ce fut l’occasion pour Georges Henri Rivière de faire découvrir au public la production des « imagiers » de La Borne et surtout les chefs-d’œuvre de l’art populaire de la famille Talbot. Le catalogue de cette exposition12 rédigé par Jean Favière, alors conservateur des musées de Bourges, demeure une référence pour l’étude de cette production. Plusieurs sifflets, aujourd’hui dans les collections du musée du Berry à Bourges, figuraient dans cette exposition.

Autour du village de La Borne, les potiers étaient installés dans beaucoup d’autres villages. Ainsi à Achères (depuis au moins 1260), Humbligny, Neuvy-Deux-Clochers et autres villages, travaillaient des potiers dont beaucoup étaient apparentés aux principales familles de potiers de La Borne : les Talbot, Bedu, Bernon, Foucher, Chenu, etc.

Exposition « Potiers et imagiers de France » ; Paris 1937-1938 : musée des Arts décoratifs. © MuCEM

Ill. 4 : Exposition « Potiers et imagiers de France » ; Paris 1937-1938 : musée des Arts décoratifs. © MuCEM

Les Talbot étaient les créateurs les plus prolifiques de sifflets dans la région. On retrouve leur production principalement à La Borne, berceau de la famille, mais lors de l’exposition de 1962–1963 était également présenté un sifflet, provenant d’une collection privée, du hameau Les Grandes Poteries à Humbligny, où les Talbot et les Chenu (deux familles apparentées) installés sur place partageaient un four. Ce sifflet à eau en forme de baril porte sur la panse les inscriptions : « 1857. Talbot Jacques di Nenin appartien à Pierre Talbot » et « Talbot 1857 »13.

Bien qu’aucune pièce antérieure au xixe siècle ne soit actuellement connue, la réalisation de sifflets dans toutes les branches de la famille Talbot laisse penser qu’il s’agit d’une ancienne tradition familiale.

Il faut également mentionner la production à la fin du xixe siècle par François Panarioux, à Humbligny, de grandes soupières de mariage dont le bouton du couvercle est souvent remplacé par un oiseau-sifflet comme on peut le constater sur une soupière de ce potier exposée en 1937 lors de l’exposition « Potiers et imagiers de France » au musée des Arts décoratifs (ill. 4, 2e soupière à gauche en partant du haut sur la photographie de cette vitrine).

Les formes

Sifflet à eau, Haut-Berry, XIXe ou début du XXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 5 : Sifflet à eau, Haut-Berry, xixe ou début du xxe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Les sifflets de la région de La Borne sont très différents de ceux des autres régions françaises. L’oiseau y est bien sûr très présent. Contrairement aux modèles tournés les plus répandus en France, et par rapport aussi à ceux de La Puisaye voisine dont la production utilitaire est pourtant très proche, ces oiseaux sont modelés et ne reposent pas sur un socle. Ce type (sifflet globulaire modelé) est à rapprocher de modèles équivalents que l’on rencontre dans le Sud-Ouest. Compte tenu de la maîtrise du tournage des potiers, il s’agit là d’un choix qui repose sur la tradition et non sur le fait que ces sifflets aient été réalisés par les femmes des potiers (qui n’utilisaient pas le tour) comme dans d’autres centres en Europe. En effet, les fabricants des sifflets bornois sont souvent des maîtres potiers dont de nombreux chefs-d’œuvre nous sont bien connus.

Les sifflets à eau en forme de cruche, si répandus en France, y sont rares. Seules quelques pièces anciennes du xixe siècle sont conservées (ill. 5) mais peut-être ce type a-t-il été abandonné assez tôt, ce qui expliquerait sa rareté. Au xxe siècle, Marcel Dupont, dernier « imagier » traditionnel de La Borne, a toutefois réalisé quelques sifflets à eau.

Un sifflet de la collection du MuCEM (1956.126.182) pourrait témoigner de cette production mais son attribution reste incertaine.

D’autres modèles ne sont connus en France qu’autour de La Borne. C’est le cas des serpents dont quatre exemplaires se retrouvent dans la collection du MuCEM. Il ne s’agit pas de la fantaisie d’un potier car plusieurs d’entre eux en ont réalisé de similaires au xixe et au xxe siècle. Le serpent faisait donc partie des modèles classiques de ces potiers. De même, les sifflets en forme de poisson étaient courants à La Borne.

Sifflet anthropomorphe, Marie-Louise Talbot, La Borne (18), début du XXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 6 : Sifflet anthropomorphe, Marie-Louise Talbot, La Borne (18), début du xxe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

À côté de ces formes très atypiques, même dans le reste de l’Europe, on rencontre également d’autres sifflets zoomorphes peu courants en France, comme le chien ou le cheval, connus grâce aux réalisations, dans la première moitié du xxe siècle, de Valentine Chameron. Contrairement aux chevaux des sifflets-cavaliers que l’on trouve dans les autres centres, seule la tête du cheval prolonge ici le sifflet globulaire.

Enfin, quelques rares sifflets anthropomorphes faits par les potiers du Berry confirment qu’ils maîtrisaient parfaitement la réalisation des figurines. Les fontaines, bouteilles ou pichets anthropomorphes font partie des plus belles pièces de l’art populaire français. Jean Talbot réalisait ainsi ces pichets en miniature sous forme de sifflets. En comparaison avec la grande production des autres objets anthropomorphes, les sifflets anthropomorphes sont cependant peu courants. On peut citer parmi leurs créateurs Marie-Louise Talbot qui réalisa des sifflets en forme de buste de personnage dans lesquels transparaissent ses qualités de sculptrice (ill. 6).

On ne peut passer sous silence les sifflets en forme de phallus que produisaient encore les potiers au xxe siècle. Compte tenu de leur caractère particulier, peu d’entre eux ont été conservés mais peut-être leurs propriétaires actuels omettent-ils d’en faire mention ?

Utilisation des sifflets : les chavons

Les différents types de sifflets produits autour de La Borne ne permettent pas de penser qu’ils étaient destinés à être vendus lors d’une des fêtes traditionnelles célébrant le printemps en Europe. Certes, des sifflets en forme d’oiseau étaient utilisés à cette occasion, mais leur dénomination locale à La Borne, les chavoches (femelles du chat-huant), ne se rapporte pas du tout aux fêtes agraires où étaient vendus les coucous au printemps.

Il semble que dans le Berry, un des usages anciens de ces sifflets soit celui d’appeau pour les chouettes, ce qui explique le nom de chavoche utilisé au xxe siècle. En 1879, Eugène Rolland, citant un ouvrage de 186414, présente ainsi cet usage : « On imite le cri de la chouette pour attirer les petits oiseaux, c’est ce qu’on appelle piper. Dans le Berry, on pipe au moyen d’un instrument en terre cuite ayant la forme d’un oiseau, appelé chavon. Chavonner signifie se servir du chavon (= piper)15. »

Le comte Hippolyte-François Jaubert (1798-1874) auquel il se réfère donne comme définition du chavon : « Chavon, s.m. Chat-Huant (Voy. Chavant et Chavin.) || Instrument en terre cuite de la forme d’un animal (généralement un oiseau), et dans lequel on souffle par un trou pratiqué sous la queue, pour imiter le cri du chat-huant dans la chasse appelée pipée. (Voy. Chavouner.)16 »

Pichet anthropomorphe et sifflet globulaire en forme de pichet miniature, La Borne (18). Sifflet : attribué à Jean Talbot (1809-1873) ; pichet : anonyme, XIXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 7 : Pichet anthropomorphe et sifflet globulaire en forme de pichet miniature, La Borne (18).
Sifflet : attribué à Jean Talbot (1809-1873) ;
pichet : anonyme, xixe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Au xixe siècle, la réalisation de sifflets reproduisant des pichets en miniature (ill. 7) laisse penser que certains sifflets étaient offerts comme jouets aux enfants des clients. C’est le cas du sifflet en forme de poule de Jean Talbot conservé au musée du Berry à Bourges (975.5.14) – la cruche en forme de poule qui servit de modèle est conservée au musée du Grès ancien de Prémery (58). Ce potier a également fabriqué d’autres sifflets à l’image de sa production de pichets anthropomorphes.

Cependant, la plupart des types traditionnels de sifflets (serpents, poissons...) ne semble pas constituer des jouets couramment destinés aux enfants, qui préfèrent les cavaliers ou les sifflets à eau, plus « exotiques ». Il faut en effet comprendre que La Borne est un village de potiers et de forestiers, et à la différence de la commune d’Henrichemont à laquelle il est rattaché, il y a peu d’élevage ou de champs. Les habitants vivent de la forêt et de la glaise. Les familles élèvent quelques poules et lapins. Autour du village abondent les vipères aspics lovées sur le sable ou cachées dans les pierrailles. Le dimanche, les enfants vont pêcher dans les cours d’eau17. On peut donc s’interroger sur ces formes, car dans cette région où les superstitions sont très fortes, les serpents et les chouettes sont des animaux maléfiques.

Une autre tradition liée aux sifflets est rapportée à La Borne. Cette tradition a été confirmée par plusieurs anciens habitants du village. Jusqu’aux années 1950 environ, les jeunes gens dissimulaient les sifflets en forme de phallus dans les poches des tabliers des jeunes filles en guise de plaisanterie. On ne sait pas si cette tradition était ancienne, mais elle semble être l’expression du caractère moqueur de la communauté des potiers, bien connue pour son esprit frondeur.

Région mystérieuse, le Berry garde ses secrets sur l’ancienne utilisation traditionnelle des sifflets qui est très différente de celle rencontrée dans les autres régions françaises.

La Borne. Henrichemont (Cher)

La production de grès à La Borne et dans les villages voisins est une des plus célèbres en France, connue principalement pour son utilisation dans la fabrication d’objets anthropomorphes ou zoomorphes du temps de la dynastie des Talbot. Ces objets font partie des chefs-d’œuvre de l’art populaire français. Marie Talbot (1814-1874) et son père Jacques-Sébastien (1769-1842) sont les représentants les plus connus de cette famille d’« imagiers », mais bien d’autres Talbot ont également marqué la production de La Borne.

Sifflet anthropomorphe, La Borne, XIXe siècle. Ancienne coll. Guillaume. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 8 : Sifflet anthropomorphe, La Borne, xixe siècle. Ancienne coll. Guillaume.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

La production de sifflets était très abondante dans le village. Beaucoup ont été modelés par les potiers des nombreuses branches de la famille Talbot, comme en témoignent plusieurs pièces signées et quelques sifflets caractéristiques du style de certains de ces artistes. La famille Talbot est connue à La Borne depuis le début du xviiie siècle et se distingue des autres potiers du village par sa production figurative. Cette tradition familiale dura jusqu’au xxe siècle avec Valentine Chameron, belle-fille de Marie-Louise Talbot, et avec Henri Talbot.

Nous reprendrons ici la division de la production traditionnelle de La Borne élaborée par Jean Favière. Il distingue une période « classique » autour de Jacques-Sébastien Talbot et de ses frères Jacques et Jean-Pierre, dont les productions sont plus mal connues. La fille de Jacques-Sébastien, Marie, travaille avec lui mais sa production est difficile à distinguer en l’absence de signature de certaines pièces. L’étude réalisée par Geneviève Bailly18 permet aujourd’hui de savoir que celle qui signa tant de ses pièces « Marie Talbot » s’appelait en réalité Jeanne Brulé et était probablement la fille naturelle de Jacques-Sébastien chez qui sa mère s’était installée après le décès de la seconde épouse de celui-ci.

Il est possible de rapporter à cette période certains sifflets dont deux rassemblés par François Guillaume (1901-1969) dans sa collection (ill. 8), ainsi que d’autres en forme de poisson présents dans des collections privées. Ces sifflets non émaillés, et aux formes élégantes, sont décorés de lignes de traits incisés semblables à celles qu’on retrouve dans la décoration des pièces de la génération de Jacques-Sébastien Talbot ou dans la production de sa fille.

Sifflet globulaire en forme de tête de cheval, Valentine Chameron, La Borne (18), XXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 8bis : Sifflet globulaire en forme de tête de cheval, Valentine Chameron, La Borne (18), xxe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

L’œil averti de Georges Henri Rivière, fondateur du MNATP, le conduisit à acheter un sifflet en 1942 chez un antiquaire de Bourges, en compagnie du grand spécialiste de l’imagerie populaire Pierre-Louis Duchartre (1942.14.2). Cet objet est très proche d’un sifflet en forme d’oiseau de l’ancienne collection Guillaume, appartenant aujourd’hui à une collection privée. Il s’agit sans doute du sifflet de La Borne le plus ancien de la collection du MuCEM.

L’âge « baroque » englobe la production de Jean Talbot (1809–1873), fils de Jacques-Sébastien, et la production tardive de Marie dans une première phase. La deuxième phase définie par cette étude regroupe celle des Talbot « Cavaignac » (descendants de Jean) ainsi que la production de Marie-Louise Talbot (1846–1923) et de sa belle-fille Valentine Chameron (1866–1954) de la branche des Talbot-Milhet (descendants de Jean-Pierre (1767–1822), frère de Jacques-Sébastien).

Le style très particulier de Jean Talbot permet de lui attribuer plusieurs sifflets en forme de pichet miniature. D’autres sifflets aux formes plus classiques (oiseaux, chiens, etc.) sont décorés de séries de cercles estampés. Ces ocelles pointés sont une des signatures de ce potier, aussi peut-on penser qu’il réalisait également des sifflets conformes aux formes classiques de La Borne.

Plusieurs sifflets du MuCEM sont caractéristiques de la production « baroque » de la deuxième phase. Ils sont l’œuvre de Marie-Louise Talbot qui excellait dans le modelage de petites pièces et de sa belle-fille, Valentine Chameron, qu’elle avait formée à cet art et qui continua la production à la mort de sa belle-mère (ill. 8bis).

Sifflet en forme de chien, signé H. Tabot pour Henri Talbot, La Borne, 2e moitié du XXe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 8ter : Sifflet en forme de chien, signé H. Tabot pour Henri Talbot, La Borne, 2e moitié du xxe siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Sept patrons potiers étaient encore actifs à La Borne dans les années 1940 mais la production déclinait fortement. De façon marginale, plusieurs de ces potiers ont continué à réaliser des sifflets, sans doute par plaisir ou pour les offrir. Henri Talbot (1908-1999) en particulier en réalisa beaucoup avec des formes variées témoignant d’une grande maîtrise de cette production (ill. 8ter).

Le village de La Borne connaît après 1950 une véritable renaissance. C’est François Guillaume (1901–1969), grand amateur de céramique ayant réuni une collection exceptionnelle de grès de ce village, qui demande à Jean Lerat (1913–1992) d’aller travailler dans les ateliers d’Armand Bedu. Il le rémunère et le laisse libre de sa création. C’est ainsi que débutera une nouvelle époque. D’autres céramistes le rejoignent dans les années 1940 et 1950, comme Vassil Ivanoff (1897–1973) ou encore Jean Linard (1931–2010) en 1959 dont le MuCEM conserve un sifflet (1965.96.3). Ces arrivées de nouveaux créateurs ne cesseront pas et, aujourd’hui, La Borne est un des centres majeurs de la création céramique en Europe.

En marge de ces artistes, on ne peut oublier Marcel Dupont (1907–vers 1983), souvent présenté comme le dernier « imagier » traditionnel de La Borne. Celui-ci, ancien ouvrier tourneur, réalisa à sa retraite, dans les années 1960 à 1970, de nombreux petits objets : porte-couteaux, cendriers et beaucoup de sifflets (ill. 9). Il semble que du temps de son activité, il ait réalisé des sifflets modelés simplement en forme d’oiseau, comme en témoignent les sifflets achetés par Guy Pison à l’atelier Bedu (1937.21.3 et 1937.21.4).

Marcel Dupont modelant un sifflet dans les années 1960. © Tous droits réservés

Ill. 9 : Marcel Dupont modelant un sifflet dans les années 1960. © Tous droits réservés

Sifflets en forme de grenouille, Marcel Dupont, La Borne, années 1970. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 10 : Sifflets en forme de grenouille, Marcel Dupont, La Borne, années 1970. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Sifflet en forme de coq, Claude Gaget, La Borne, 2004. Coll. auteur. © Pierre Catanès

Ill. 11 : Sifflet en forme de coq, Claude Gaget, La Borne, 2004. Coll. auteur. © Pierre Catanès

 Il réalise, sans doute après le décès de Valentine Chameron en 1954, des sifflets fortement inspirés de la production de cette dernière avant de trouver son propre style. Les sifflets qu’il modèle alors en forme de grenouille (ill. 10), poisson, lézard, tortue, etc. se caractérisent par un style naïf au charme certain. La majorité de sa production consiste cependant en oiseaux de forme traditionnelle mais qu’il décore à l’aide de nombreux motifs incisés. Un collectionneur qui l’avait rencontré a rapporté qu’il possédait chez lui des livres pour enfants dont les dessins lui fournissaient une source d’inspiration.

Il vendait ces sifflets au café-tabac du village, ce qui lui permettait d’améliorer sa retraite.

Plusieurs artistes céramistes de La Borne perpétuent aujourd’hui la création de sifflets (ill. 11), tout à la fois sensibles à la poésie de ces objets mais aussi réalistes, car ces petits objets leur permettent d’assurer des ventes régulières à côté des ventes plus aléatoires dans l’année de leurs exceptionnelles sculptures. La tradition des chavons bornois est ainsi encore très vivante.

Nibelle (Loiret)

Un seul sifflet dans la collection du MuCEM (DMH1940.29.47) témoigne de la production de sifflets de ce centre qui fut très importante du xvie siècle au début du xxe siècle.

La poterie est attestée dans le village de Nibelle depuis le xiiie siècle où les potiers paient redevance au bailli d’Orléans. La poterie marque profondément le village où on peut encore noter les lieux-dits : « les Poteries », « les Vieilles Poteries », « la Tuilerie Cassée » ou « la Grande Tuilerie ». C’est à partir de la fin du xvie siècle que de nombreuses découvertes dans le sol du village confirment une production variée. Malheureusement, aucune étude approfondie n’a été réalisée sur ce centre dont la qualité de la production ancienne dépasse largement le cadre d’une production utilitaire destinée à une diffusion locale.

La production de Nibelle est bien connue en France grâce aux découvertes de sifflets de la fin du xvie ou début du xviie siècle faites dans des tessonnières (dépotoirs à poteries ratées au cours de la cuisson) et grâce à des actes notariés postérieurs à cette période faisant mention de cette production. De plus, bien que le dernier potier ait arrêté son activité en 1914, de nombreux témoignages familiaux permettent d’avoir une bonne approche de la production.

La continuité des formes et techniques de fabrication entre les sifflets du xvie et ceux du xixe siècle est incontestable même si l’utilisation d’une terre rouge en remplacement de la terre blanche très fine utilisée au xvie siècle a conduit les potiers à réaliser des pièces plus massives.

La production de sifflets au xvie siècle était très importante et de nombreux fragments retrouvés dans les sols du village en témoignent. Dans l’inventaire après décès du 18 octobre 1733 de Jean Beauvy, né en 1682, « faiseur de carreaux », il est noté la présence d’un four à sublets dans la description de sa maison au lieu-dit des Poteries : « Premièrement une maison assise aux Poteries consistant en chambre à feu non carrelée grenier au-dessus, une étable à vache y tenante et plancheyée servant de boutique de potier à cause d’une cloison de torchis qui la sépare, une chambre en suivant ayant cheminée et four à cuire pain, le dit four carrelé la mothe duquel est hors œuvre et icelle chambre non carrelée, grenier au-dessus aussi non carrelé proche de laquelle chambre sont deux fours, l’un à thuilles carreaux et briques et l’autre à sublets, tous les dits bastiments couverts de thuiles [...]19. »

La production des sifflets est associée à celle des carreaux depuis longtemps mentionnée dans les registres paroissiaux ou les textes notariés à Nibelle. Ainsi au xviie siècle, Charles Spontin est déjà désigné comme faiseur de carreaux et potier. La famille Beauvy est alliée aux Spontin puisqu’un Jean Beauvy, né en 1665, est le fils d’une Pierrette Spontin. C’est probablement cette dernière famille qui produisait ces sifflets au siècle précédent. Comme toujours, les liens familiaux entre les familles de potiers d’un même village sont nombreux, et les Beauvy, Beauvais, Spontin, Ragobert... sont tous apparentés.

Il ne faudrait pas imaginer que la production de carreaux était commune, comme actuellement, car ces objets étaient alors destinés aux riches demeures. Certains fragments de carreaux muraux du xvie siècle sont ainsi décorés de fins motifs Renaissance moulés, reprenant un répertoire visible sur les façades des hôtels particuliers de l’époque ou sur le mobilier le plus raffiné : feuillages, mascarons, etc.

En 1697, Mme de Montespan commanda à Charles Pointeau, potier à Nibelle, six mille carreaux de terre cuite à glaçure verte et jaune pour la décoration du château de Bellegarde.

Les potiers de Nibelle sont des maîtres dans leur métier et les sifflets qu’ils produisent sont à l’image de cette production.

Une tessonnière trouvée à côté d’une maison du xviie siècle a livré des milliers de fragments de poteries provenant de très nombreux réchauds de table et de sifflets. Bien que datées le plus souvent de la deuxième moitié du xvie siècle20, certaines des pièces trouvées dans cet ensemble font penser qu’il s’agit d’une production du début du xviie siècle, mais il est probable que la production antérieure n’était pas différente.

La diffusion de ces objets est en revanche inconnue. On peut penser qu’une partie était destinée à l’important pèlerinage de Sainte-Radegonde dans la commune voisine de Chanteau où, d’après le témoignage de la fille du dernier potier, les potiers allaient encore vendre leur production au début du xxe siècle. Aucun écrit ne mentionne une telle tradition mais les modèles anciens en forme de figurines représentant d’élégantes femmes (ill. 14), des cavaliers (ill. 13) et cavalières montant en amazone ainsi que des poules et des coqs (ill. 12) peuvent faire penser que ces sifflets étaient des cadeaux entre promis et promises.

À côté de ces modèles, d’innombrables petits sifflets aviformes font penser à ceux restés en usage pour accompagner certaines processions ou les charivaris.

Sublets en forme de coq et poule, sifflets à eau, Nibelle, début du XVIIe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 12 : Sublets en forme de coq et poule, sifflets à eau, Nibelle, début du xviie siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Sublets : Cavaliers, sifflets globulaires, Nibelle, début du XVIIe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 13 : Sublets : Cavaliers, sifflets globulaires, Nibelle, début du xviie siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Sublets : jeunes femmes, sifflets tubulaires, Nibelle, début du XVIIe siècle. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 14 : Sublets : jeunes femmes, sifflets tubulaires, Nibelle, début du xviie siècle.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Les petits-enfants du Jean Beauvy, décédé en 1733, sont toujours mentionnés comme producteurs de sifflets au cours du xviiie siècle. Les Beauvy (ou Beauvis) sont encore tuiliers à Nibelle au xixe siècle, mais on ne sait pas s’ils fabriquaient encore des sifflets. La dynastie de potiers s’éteint au décès, à vingt-sept ans, de Charles-Étienne Beauvis, survenu en 1838.

Le sifflet de la collection du MuCEM correspond à la production de la dernière famille de potiers du village : les Rivière. Cette dynastie commence avec François, fils de charretier, né en 1785 à Nibelle, qui épouse une Brimbeuf, vieille famille de potiers du village, et installe sa poterie au lieu-dit de Champieux. Elle s’achèvera avec Émile-Honoré (1890–1973) qui travailla avec son père Émile-Louis (1861–1934) mais abandonna ce métier à son retour de la guerre de 1914–1918.

En 1843, François s’installe avec son fils Adelphie (1827–1904) dans la galerie nord-est du château du Hallier alors en ruine, auparavant habité par des tuiliers. Ce château, construit au xvie siècle par Charles de l’Hospital dans le style imposant d’une forteresse médiévale avec tours et donjon vit passer Henri IV se rendant chez François de l’Hospital, seigneur du Hallier et maréchal de France. Alors qu’il se dégrade progressivement, il est vendu à la Révolution à un industriel parisien qui y fonde une fabrique de tuiles, briques et carreaux à carreler vernissés. Les fours sont installés dans les tours décapitées.

Le bail de plusieurs corps de bâtiment du château est donné en 1833 à François Rivière pour neuf ans, mais « le preneur, sous aucun prétexte que ce soit, ne pourra fabriquer aucune tuile, brique dans les lieux loués [...], ils auront le droit d’y faire des carreaux et d’en faire le débit comme bon leur semblera. Le loyer annuel est de neuf cents francs en argent, quatorze poulets et quatorze kilogrammes de beurre frais ».

Cette dernière clause fut supprimée par la suite.

En 1900, une description du château permet d’imaginer la vie de la famille telle qu’on peut aussi la voir sur les cartes postales de cette époque (ill. 15) : « Aujourd’hui, qu’est devenue la résidence royale ? à quoi servent les cours, les galeries, les salles voûtées, les chemins de ronde, les tours, les fossés ?

« Dans une cour picorent les poules d’une petite ferme, dans l’autre s’amassent des monceaux de terre glaise ; dans une salle basse, un potier les façonne en pots grossiers et en joujoux enfantins«  dans une tour un four les cuit [...] une seule chose est restée : la terre du Hallier est bonne et se cuit bien sans doute, car on continue à en faire de la brique, des pots et des joujoux. Ces joujoux sont connus depuis longtemps sous le nom de sifflets de Nibelle. »

Nibelle. Château du Hallier. Ancienne ferme et poterie des Rivière. Fin du XIXe siècle.

Ill. 15 : Nibelle. Château du Hallier. Ancienne ferme et poterie des Rivière. Fin du xixe siècle.

Four de la poterie des Sauvagères, Nibelle (45). © Pierre Catanès

Ill. 16 : Four de la poterie des Sauvagères, Nibelle (45). © Pierre Catanès

La famille y travaillera jusqu’en 1900 où Émile-Louis, fils d’Adelphie, fera construire une maison, un atelier et un four (ill. 16) sur un terrain que possédait la famille au lieu-dit Les Sauvagères. C’est dans le four de cette maison, aujourd’hui encore conservé, que sortiront les derniers sublets du village.

Les potiers de la famille Rivière ont continué à produire des sifflets en forme de coq ou de poule, des cavaliers dont les coiffes variées évoquent la population du village (paysans, meuniers, notables, militaires...) (ill. 17), des petits chiens (ill. 18) et quelques rares sifflets à eau en forme de vase et vendus aux enfants des clients mais aussi donnés pour accompagner le cortège des noces qui revenait au village depuis l’atelier Rivière où les jeunes époux avaient acheté leur vaisselle.

Cavaliers, sifflets globulaires, Nibelle, vers 1900. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 17 : Cavaliers, sifflets globulaires, Nibelle, vers 1900.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Chiens, sifflets globulaires, Nibelle, vers 1900. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 18 : Chiens, sifflets globulaires, Nibelle, vers 1900.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Bouelle, cruche à tête de chien, inscription « Nibelle », Nibelle, vers 1900. Coll. particulière. © Pierre Catanès

Ill. 19 : Bouelle, cruche à tête de chien, inscription « Nibelle », Nibelle, vers 1900.
Coll. particulière. © Pierre Catanès

Il n’y a que peu de différences entre les pièces conservées du xixe siècle et celles produites par Émile-Honoré avec son père au début du xxe siècle, aussi est-il difficile de savoir qui fut l’auteur du sifflet en forme de chien de la collection du MuCEM. Il semble, en étudiant d’autres poteries du village, que les glaçures brun foncé aient été employées plus couramment au xixe siècle, mais il est probable que les sifflets étaient souvent indifféremment vernissés ou non.

Malgré la différence de style, il est intéressant de noter que les sifflets du xixe siècle sont réalisés suivant les mêmes gestes que ceux du xviie siècle. Ainsi, à l’arrière du cheval des cavaliers est ajouté un petit sifflet globulaire généralement percé d’un ou deux trous de jeu. La technique était très tôt apprise par les jeunes potiers et devenait ensuite automatique. Émile-Honoré réalisa vers 1970 quelques sifflets pour sa petite-fille, alors qu’il était déjà âgé. Après des décennies sans avoir refait de sifflets, les gestes lui étaient revenus, lui permettant de refaire, à l’identique, les sifflets qu’il avait produits cinquante ans avant21.

Seul le chien est un modèle de sifflet du xixe siècle dont on ne connaît pas d’exemple dans la production plus ancienne du village. Il évoque la bouelle (ill. 19), cruche à tête de chien, fabriquée à Nibelle par les Rivière, qui est devenue aujourd’hui un des symboles du lieu. Peut-être a-t-il été créé pour servir de cadeau aux clients ?

1 Association des conservateurs de la région Centre, La Céramique dans la région Centre de l’époque gallo-romaine au xxe siècle, cat. exp. Nantes, Impr. Chiffoleau, 1980.

2 Louis Magiorani, « Trouvailles archéologiques dans le Domaine national de Chambord (Loir-et-Cher) du Paléolithique au xviiie siècle », Bulletin du Groupe de recherches archéologiques et historiques de Sologne, t. 26, no 1, 2004, p. 5-6, fig. 6.

3 Léon Dumuys, « Objets trouvés sur le territoire de la commune d’Épieds. (1865-1880) », Bulletin de la Société archéologique et historique de l’Orléanais, no 111, quatrième trimestre, Orléans, 1881, p. 424.

4 Servanne de Layre-Mathéus et Gwénaëlle Hamelin, Faïences du Perche, Chartres, Amis du Perche, 2000, p. 18.

5 La glaçure au laitier est à base de résidus de fonderie provenant du traitement du minerai de fer. Le fondant utilisé pour cette opération surnage en surface du métal et forme le laitier.

6 Jean-François Chevrot et Jacques Troadec, Carte archéologique de la Gaule. Le Cher 18, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1992, p. 314.

7 Gérard Vincent, Les Grès anciens du Berry. Leur rôle dans la vie des hommes de Verneuil-sur-Igneraie au Châtelet en Berry, Issoudun, Alice Lyner Éditions, 2009, p. 102.

8 Jean-Yves Hugoniot, Chefs-d’œuvre de terre en Berry, cat. exp. Saint-Amand-Montrond, Impr. Clerc S.A., 1995, p. 7.

9 La Borne : un village de potiers en Berry, Paris, musée des Arts décoratifs, 4 décembre 1942 – 30 décembre 1942.

10 Propos liminaires de G. H. Rivière au catalogue Jean Favière, « Potiers en terre » du Haut-Berry, cat. exp. Bourges, Impr. Desquand et fils, 1962, p. 9.

11 « Potiers en terre » du Haut-Berry, Bourges, Musée du Berry, 23 juin 1962 – 30 septembre 1962, Paris, MNATP, 12 décembre 1962 – 18 février 1963.

12 Jean Favière,op. cit., 1962.

13 Jean Favière,op. cit., p. 75, notice 442.

14 Hippolyte-François Jaubert, Glossaire du centre de la France, 2e éd., Paris, Imprimerie et librairie centrales de Napoléon Chaix et Cie, 1864.

15 Eugène Rolland, Faune populaire de la France, t. II : Les Oiseaux sauvages. Noms vulgaires, dictons, proverbes, légendes, contes et superstitions, Paris, Maisonneuve et Cie, 1879, p. 41-42.

16 Hippolyte-François Jaubert, op. cit., p. 152.

17 La vie dans le village de La Borne est décrite dans Robert Chaton, Mon village en Haut-Berry. La Borne 1900-1930 (Saint-Cyr-sur-Loire, Christian Pirot, 1987) d’après les témoignages recueillis auprès des « anciens » du village.

18 Geneviève Bailly, « Marie Talbot, qui es-tu ? », Cahiers d’archéologie et d’histoire du Berry, no 129, Bourges, mars 1997.

19 Jacques Greibill, Terres cuites d’hier et d’aujourd’hui. Nibelle. Loiret, opuscule édité par l’Association histoire et patrimoine de Nibelle, 2010, p.16.

20 Le musée des Beaux-Arts d’Orléans qui a acheté plusieurs sifflets de cette tessonière les date de 1560-1570. Annick Notter et Catherine Gorget, Hommage aux Amis des musées d’Orléans. 30 ans de dons 1972-2002, Exposition au musée des Beaux-Arts d’Orléans, p. 77-79, notices 207-213.

21 Ce fait a été rapporté à l’auteur par la petite-fille d’E.-H. Rivière en 2010. Comme il a pu le constater, seule la terre utilisée vers 1970 permet de distinguer ces sublets de ceux de 1914.