Biographies
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A
- Alfacinha
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Le premier membre connu de la famille Alfacinha est Caetano Augusto da Conceição. Venu à Évora dans l’Alentejo (Portugal) pour étudier la menuiserie, il s'établit ensuite dans la cité de Reguengos de Monsaraz avant de se fixer en 1868 à Estremoz où il apprend l’art de la poterie auprès de son voisin, le potier José Perninha. Il fonde par la suite son propre atelier, appelé l’Olaria [poterie] Alfacinha, situé près du château de la ville, rue do Arco. En effet, ayant épousé une femme originaire de Lisbonne, il a reçu le surnom d’« Alfacinha », qui désigne les natifs de cette ville. Après son décès en 1904, son fils Narcisso lui succède et s’associe avec son beau-frère Alvaro Augusto do Vale.
La poterie Alfacinha révolutionne la poterie traditionnelle d’Estremoz en créant de nouvelles formes et une décoration à base de motifs naturalistes estampés. La fabrique remporte plusieurs prix et sa production est devenue si célèbre qu’elle se vend au côté des plus belles pièces de céramique portugaise dans les plus grands magasins du pays. Elle est même copiée par un atelier de Lisbonne. Pendant sa période la plus prospère, le personnel atteint en été une soixantaine de personnes. Les poteries sont alors cuites dans trois fours. À la mort de Narcisso, vers 1941, sa femme Leonor das Neves Conceição dirigea pendant quelques années la poterie avec ses trois fils.
La famille reste propriétaire de l’atelier (atelier « Leonor das Neves da Conceição et héritiers » depuis 1958) jusqu’en 1987, année où elle le vend. En 1995, la poterie Alfacinha ferme définitivement.
La poterie Alfacinha a marqué l’art des figurines d’Estremoz. Encouragé par le sculpteur José Maria Sá Lemos, alors directeur de l’école des arts et métiers de la ville, Mariano da Conceição, petit-fils du fondateur de la poterie Alfacinha et enseignant de cette école, fait renaître la tradition des figurines grâce aux techniques centenaires apprises auprès d’une vieille fabricante de figurines, Ana das Peles.
En 1959, à la mort de Mariano, la fabrication de figurines aurait pu s’arrêter sans la volonté de sa belle-sœur Sabina, épouse du patron de la poterie Alfacinha. Sabina est familière du travail de l’argile mais n’a pas appris formellement la technique du modelage des figurines. Elle s’engage cependant dans cette voie. Au début des années 1960, elle est rejointe par sa sœur, Liberdade da Conceição, veuve de Mariano, et Maria Luísa da Conceição, la fille de cette dernière, qui commence à aider sa mère à la peinture.
En vingt-neuf ans de production de figurines, Sabina a formé ses belles-sœurs Maria José Cartaxo da Conceição et Teresa Cid da Conceição, sa filleule Fátima Estroia ainsi que Maria Inácia Fonseca Mateus et Perpétua Matilde Fonseca. Plusieurs de ces apprenties décident de poursuivre dans cette voie dans leurs propres ateliers, et, au début des années 1980, donnent ainsi un élan nouveau à l’art des figurines. C’est le cas de Maria Inácia Fonseca Mateus et Perpétua Matilde Fonseca, connues ensuite sous le nom de « Irmãs [sœurs] Flores ».
À la fin des années 1970, Maria Luísa da Conceição, malgré ses deux enfants à élever, décide de reprendre la tradition familiale des figurines, et relance une production de grande qualité. Un de ses fils, Jorge Palmela, naturellement influencé par sa famille, fait quelques essais dans cet art des figurines, qu’il finit cependant par délaisser au profit de son attirance pour l’électronique. C’est là que la tradition des figurines de la famille « Alfacinha » s’interrompt.
Sources
Solange Parvaux, La Céramique populaire du Haut-Alentejo, Paris, PUF, 1968.
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- 2006.19.45 - Olaria Alfacinha
- DMH1963.68.88 - Olaria Alfacinha
- Anches Petru
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Nos recherches sur Petru Anches, potier actif en 1962 à Dumbrava de Sus (Roumanie) et mentionné par la donatrice du sifflet dont il est l’auteur (DMH1966.38.2), n’ont pas abouti.
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- DMH1966.38.2 - Petru Anches
- Angot-Gautier
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M. Angot-Gautier résidait à Mamers (Sarthe) mais son atelier était implanté à Aulaines (Sarthe) à côté de Prévelles. Il était également marchand de vaisselle et son magasin était situé 17, place Carnot, à Mamers.
Originaire de Mamers, Angot-Gautier s’installe à Aulaines en 1919 où il succède à Frédéric Dru, mari de Lucie Beauté, propriétaire de l’importante poterie Beauté fondée en 1867 par Denis-François Beauté, originaire de Prévelles. Il cherche à moderniser la production en mécanisant une partie du travail, mais doit cesser son activité en 1932. Un prospectus de vente présente sa production à cette époque, composée d’œufs à couver, de sifflets et de jouets. Le prospectus précise que la fabrique réalise également des articles horticoles et culinaires.
On sait que Frédéric Dru employait un ouvrier à temps plein pour produire des turlots (sifflets) et des œufs en poterie. Il les vendait à la poterie Guilmet de Conneré, dont il était ainsi un sous-traitant, ainsi qu’aux manufactures de Malicorne ou de Foulletourte (Sarthe), raison pour laquelle on trouve les mêmes turlots dans les catalogues de ces manufactures. Angot-Guilmet a certainement continué cette production.
Sources
Lucette Combes-Mésière et Gil Galbrun-Chouteau, Potiers et faïenciers de la Sarthe, Le Mans, Éd. de la Reinette, 2002.
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- 1956.126.162 - attribué à Angot-Gautier
- Anjaleras (poterie)
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Quand Jean-Pierre Anjaleras, originaire d’Ardèche, s’installe vers 1830 à Cliousclat (Drôme), le village compte une cinquantaine de potiers indépendants. Comme ils ne possèdent pas tous leur four, ils vendent leur production à une dizaine de patrons de fours à bois. C’est son fils Marius (1852-1928) qui fonde la poterie Anjaleras. Allant au début, comme d’autres, cuire sa production dans un autre four, il a l’idée de développer un modèle de production complet et achète des terrains pour y faire construire un atelier et un four (1902), ainsi que les terrains de plusieurs carrières d’argile. Peu à peu, tous les potiers du village travaillent dans sa fabrique et le four Anjaleras demeure le seul en activité dans le village. Ses fils Antonin et Numa continuent cette recherche de modernité en essayant avec peu de succès de mécaniser la production. La fabrique emploie jusqu’à une centaine d’ouvriers. Après 1930, Antonin reste le seul patron de la poterie, et c’est donc lui qui, en 1945, fait don au MNATP du sifflet 1945.12.1 de la collection du MuCEM.
Comme dans d’autres villages, la baisse de la demande de poterie utilitaire oblige pendant l’entre-deux-guerres à développer la production de la « bricole », les pièces de petite taille comme les tasses à café ou les rossignols, au détriment de la « grosse cavalerie », les grands plats ou les vases de jardin. La poterie est, malgré tout, vendue en 1964.
C’est Philippe Sourdive, étranger au métier comme au village, qui rachète la poterie. Amoureux de la poterie traditionnelle, il conserve les formes usuelles et en développe de nouvelles. Le tourneur Charles Chanteperdrix, qui travaille dans l’atelier depuis 1935, forme les potiers de la nouvelle génération qui, par la suite, partent souvent ouvrir leur atelier. S’inspirant des terres vernissées anciennes, Philippe Sourdive introduit de nouveaux décors et ses plats décorés « au clou » (technique du sgraffiato) font partie des plus belles réalisations en terre vernissée du xxe siècle.
Au décès de Philippe Sourdive en 1978, la poterie est reprise par ses deux fils, Nicolas et Olivier. La poterie de Cliousclat continue à produire aujourd’hui de grands plats et autres pièces d’exception, témoins de l’art de la terre vernissée, à côté d’une production classique.
Sources
Béatrice Pannequin, « Rayonnements et ombres à la poterie de Cliousclat », Potiers et faïenciers en Dauphiné, Grenoble, Glénat, 2001, p. 174-178.
Collectif, Poteries et potiers. Cliousclat Drôme, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Impr. Graphot, 1983.Voir les sifflets
- 1945.12.1 - poterie Anjaleras
- Arnaud (fabrique)
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La fabrique Arnaud d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) est créée au début du xixe siècle et passe en 1860 à une branche collatérale de la famille. Joseph Arnaud, vers 1900, et son fils Alexis, cousin de Marius Decroix, développent l’entreprise qui fournit la plus grande production de poteries provençales à la fin des années 1930. La vaisselle constitue alors la part la plus importante de la production, mais Alexis Arnaud est aussi un fabricant de premier plan de tarraïettes, qui connaissent alors un renouveau. Les couleurs les plus recherchées à l’époque sont les rouges et les jaunes. La fabrication de tarraïettes a continué jusqu’en 1960 environ.
Sources
Collectif, Essai d’enquête économique L’artisanat en Provence, Aix-en-Provence, Éd. Imprimerie universitaire E. Fourcine, 1939.
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- 1932.5.6 - attribué à Arnaud
- 1963.137.1 - attribué à Arnaud
- 1963.137.2 - attribué à Arnaud
B
- « Baraça » Ana (1904-2001)
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Ana Lopes Gonçalves Valada, dite Ana « Baraça », est née en 1904 à Santa Maria de Galegos (commune de Barcelos, district de Braga, Portugal). Elle est la fille de Manuel Valada (1880-1960), issu d’une vieille famille de potiers de la commune et de Luísa Lopes, également potière. Elle commence dès sept ans à modeler des figurines, surtout des poules, et elle cuit déjà à quinze ans ses créations dans le four familial. Elle vend sa production avec ses parents à la foire de Barcelos pour 10 réis pièce. Elle arrête quelques années la poterie pour aller travailler dans les champs jusqu’à dix-sept ans. Cette expérience influencera beaucoup sa production ultérieure. Elle se marie en 1935 avec Manuel Pereira, également potier et tourneur. De ce mariage est venu son surnom de « Baraça » car son mari, qui, avant son mariage, jouait de la guitare dans les pèlerinages paroissiaux, avait décoré son instrument de baraças [bandes de tissu] pendantes. Il portait également une baraça à la place de sa ceinture. Le surnom de « Baraça » a été adopté et accolé au prénom « Ana » par les artisans de Barcelos.
Après son mariage, Ana « Baraça » se consacre à la fabrication des célèbres coqs de Barcelos pendant cinq ans. À la suite de problèmes de santé, elle arrête cette fabrication et reprend définitivement le modelage des figurines. Elle devient l’une des principales créatrices de ce type d’artisanat en réalisant des modèles surtout liés à l’agriculture, comme les attelages de bœufs, les charrettes et les charrues. Ses méthodes de travail sont d’une grande simplicité. Elle modèle ses figurines sans utiliser de moule, puis les cuit au bois dans un four primitif de pierre avant de les peindre de couleurs vives.
Le président de la République du Portugal lui attribue en 1985 à quatre-vingt-un ans le grade d’officier dans l’ordre de l’Infante D. Henrique pour l’ensemble de sa vie et de son œuvre artistique. Femme gaie, toujours souriante, Ana « Baraça » est décédée en 2001 à presque quatre-vingt-dix-sept ans, après une longue vie consacrée au travail de l’argile. Avec Rosa « Ramalho » et Rosa « Côta », autres célèbres créatrices de figurines, elle a contribué au rayonnement national et international de l’artisanat de Barcelos et immortalisé le nom des « Baraças » dans l’histoire de cet artisanat.
Sources multimédia
Barcelos (Município de), « Galeria de Mestres Artesãos », Município de Barcelos [Site municipal en ligne]. [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.cm-barcelos.pt/visitar-barcelos/artesanato/galeria-de-mestres-artesos-1/Voir les sifflets
- DMH1978.19.3 - attribué à Ana Baraça (1904-2001)
- DMH1978.19.4 - attribué à Ana Baraça (1904-2001)
- DMH1978.19.5 - attribué à Ana Baraça (1904-2001)
- Barbé Ludovic (1872-1952)
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Fils et petit-fils de maçons à Bonnétable (Sarthe), Ludovic Barbé (ou Barbet) n’était pas destiné au métier de potier mais à l’âge de quatorze ans, son père le met en apprentissage chez son oncle Eugène Lapoutoire, frère de sa mère Aimée, qui n’a pas d’héritier. À la mort de son père en 1896, il rachète la fabrique de son oncle puis, à la mort de ce dernier en 1914, il s’installe avec son épouse dans sa maison qui jouxte l’atelier. Dans la cour de cette maison aujourd’hui transformée en musée, on peut voir le four où Ludovic pouvait cuire jusqu’à 6 000 jouets par fournée. Comme son oncle, il vend ses jouets dans toute la France et devient même fournisseur de plusieurs magasins à succursales multiples. Les jouets sont expédiés par le train qui passe alors à Prévelles. En avance sur son époque, il fait réaliser un prospectus de vente qui présente sa fabrication et les prix de vente et propose un paiement à trente jours par traite. Pour répondre à une importante demande et produire à bas coût, il arrive à tourner près de 1 000 pièces en une journée. La production décline entre les deux guerres et après 1945, Ludovic ne vend plus ses sifflets que dans la région ou à quelques vieux clients. Il tourne ses jouets jusqu’à sa mort en 1952, en laissant une dernière tournée de coucous non cuite, aujourd’hui partagée entre les musées du Mans et la « maison du coucou » de Prévelles. Son fils n’a pas continué le métier. Avec Ludovic Barbé a disparu le dernier potier traditionnel de la Sarthe.
Sources
Lucette Combes-Mésière et Gil Galbrun-Chouteau, Potiers et faïenciers de la Sarthe, Le Mans, Éd. de la Reinette, 2002.
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- 1938.3.26 - attribué à Ludovic Barbé (1872-1952)
- 1953.85.237 - Ludovic Barbé (1872-1952)
- 1956.126.177 - attribué à Ludovic Barbé (1872-1952)
- Beck (poterie)
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La poterie Beck a été fondée vers 1750 à Soufflenheim (Bas-Rhin). Cet atelier familial s’est transmis jusqu’à nos jours et est toujours dirigé par la famille Beck. La poterie s’est considérablement agrandie à la fin du xxe siècle et propose aujourd’hui une vaste gamme de modèles en terre vernissée à côté des décors traditionnels alsaciens.
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- 1975.74.87 - poterie Beck
- Bedu (atelier)
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L’atelier d’Armand Bedu (1891-1967) situé à La Borne (commune d’Henrichemont, Cher) est en 1950 l’un des derniers ateliers traditionnels en activité dans ce village. Il utilise le four couché de la famille Talbot-Senée, dit le grand four, avec Jean (1931-1994) et Henri Talbot (1908-1999). C’est dans l’atelier d’Armand Bedu que François Guillaume (1901-1969), principal artisan de la renaissance de la céramique à La Borne, fait tourner et cuire dans les années 1935-1940 les modèles qu’il crée. Les poteries sont ensuite livrées en charrette à cheval à Bourges et vendues dans sa boutique. C’est donc tout naturellement chez lui que François Guillaume, en 1941, envoie se former le jeune sculpteur Jean Lerat (1913-1992). François Guillaume lui loue un atelier proche de celui d’Armand Bedu jusqu’en 1945 et le salarie. Jean Lerat est rejoint en 1943 par André Rozay, venu pour se soustraire au service du travail obligatoire (STO), et par Jacqueline Bouvet qui se mariera en 1945 avec Jean Lerat. Naturellement, cet atelier fonctionne en étroite collaboration avec celui d’Armand Bedu et ceux d’anciens potiers. Ainsi, André Rozay se formera avec Alphonse Talbot. En 1942, Georges Henri Rivière, directeur du MNATP, aide également le céramiste Paul Beyer (1873-1945), venu de la manufacture de Sèvres, à s’installer à La Borne. C’est ainsi que commence le renouveau de la céramique à La Borne.
Le grand four de la famille Talbot-Senée a été classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1996.
Sources
Frédéric Bodet, Jacqueline Lerat, « La Borne, un village et ses alentours. De 1941 à nos jours », tiré à part de La revue de la Céramique et du Verre n° 118, mai-juin 2001, p. I à XVIII.
Sources multimédia
Jean-Pierre Gilbert, 2013, « Avec François et Étienne Guillaume chez Armand Bedu à La Borne », Gilblog La Borne mon village en Berry [Blog local en ligne] [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.gilblog.fr/la_borne_cote_patrimoine/avec-francois-et-etienne.htmlVoir les sifflets
- 1937.21.3 - atelier Bedu
- 1937.21.4 - atelier Bedu
- 1953.85.239 - atelier Bedu
- Boberg (faïencerie)
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Cette faïencerie installée à Gävle, au centre de la Suède, a été fondée en 1874 par Erik Boberg (1826-1876) et ses fils Johan Erik (1853-1931) et August (1856-1929). Erik décède peu de temps après la création et ce sont les deux fils qui dirigent la faïencerie. Elle n’emploie au début que quatre employés. La production est d’abord de type utilitaire, et s’y ajouteront des articles d’art à partir de 1910. De nombreux artistes célèbres travaillent pour cette faïencerie. Quatre générations de Boberg exploitent l’usine jusqu’à sa fermeture en 1967. À partir de 1924 la production est commercialisée sous la marque Bo Fajans.
Le lergökar [sifflet] sans glaçure est dessiné sur les plus anciens catalogues de la faïencerie.
Sources
Birgitta Lundblad, Bo Fajans keramiktillverkning i Gävle 1874-1967, Gävle, 1996.
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- 1956.126.161 - attribué à la faïencerie Boberg
- Bubneva Tatiana Ivanovna (Бубнева Татьяна Ивановна) (1932-2010)
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Née en 1932 dans une vieille famille de potiers, Tatiana Ivanovna Bubneva est connue pour sa production de jouets en argile traditionnels du village de Khludnevo (oblast de Kalouga, Russie). De tout temps, ces jouets, en majorité des sifflets et hochets, ont été fabriqués dans les nombreuses familles de potiers du village par les femmes, pendant que les hommes tournaient la poterie utilitaire. La mère de Tatiana, Yelena Manushicheva, lui enseigne cette technique dès l’âge de sept ans. Inquiète pour l’avenir de la production traditionnelle des jouets d’argile et la transmission de son savoir-faire, Tatiana forme sa fille Roshchina Tatiana et son fils Alexander à cet art, ainsi que de jeunes artistes comme Alexander Zaborskikh (né en 1959).
Elle modèle avec l’argile bleue locale une multitude de jouets : femmes, coqs, oiseaux ou « arbres de vie ». Elle les peint ensuite de grandes taches de couleurs. Tatiana Bubneva a été récompensée par de nombreux prix dans les années 2000.
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- DMH1995.26.411 - attribué à Tatiana Ivanovna Bubneva (1932-2010)
- DMH1995.26.412 - attribué à Tatiana Ivanovna Bubneva (1932-2010)
- DMH1995.26.413 - attribué à Tatiana Ivanovna Bubneva (1932-2010)
- DMH1995.26.414 - attribué à Tatiana Ivanovna Bubneva (1932-2010)
C
- Ca'n Bernardi (atelier)
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L’atelier Ca’n Bernardí à Sa Cabaneta est un des principaux ateliers de fabrication de siurells des Baléares. En 1977, il est tenu par Isabel Amengual Bestard, dite « Madó Bet » ou « Madó Bet d’es siurells », de la vieille famille de potiers Ca’n Bernardí, qui est âgée alors de plus de quatre-vingt-quatre ans. Elle en a hérité de sa famille. À la fin du xixe siècle, une branche de cette famille de potiers est venue s’installer à Sa Cabaneta depuis le village de Pórtol où elle se trouvait depuis le xviie siècle, et où plusieurs branches sont encore installées (ateliers Ca’n Vent, Ca’n Bernardí). Ce sont peut-être ces liens familiaux qui expliquent la similitude de nombreux modèles de sifflets produits par ces deux centres.
Madó Bet fabrique des sifflets depuis son enfance. Après son mariage, elle est aidée par son mari Mestre Felip Palou Canyelles (encore en activité en 1977 alors qu’il a plus de quatre-vingt-sept ans) qui modèle la partie sifflante qu'on ajoute à la figurine. Les sifflets de la collection du MuCEM ont pu être produits par Madó Bet elle-même ou par sa fille Francisca Palou.
Sa fille Francisca et sa petite-fille continuent aujourd’hui la production familiale, dans un atelier qui a pris le nom de « siurelleria Ca Madó Bet » et se trouve à côté de l’atelier Ca’n Bernardí Nou.
Sources
Juan Llabres Ramis, Estudios monográficos del museo arqueológico. La Porciúcula, t. 4 : La ceramica popular en Mallorca. Aportación al estudio de la misma en los últimos cinco siglos, Ciutat de Mallorca, 1977.
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- DMH1962.99.3 - atelier Ca’n Bernardí
- DMH1962.99.4 - atelier Ca’n Bernardí
- Chameron Valentine (1874-1954)
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Marie Valentine Cordier, dite Valentine Cordier, est née le 15 novembre 1874 à Aubinges (Cher), de Pierre Cordier, cultivateur, et de Marguerite Millet. Elle a épousé le 19 février 1898 à Morogues (Cher) Jean Joseph Chameron, potier, né à Henrichemont le 18 septembre 1869, fils d’Antoine Chameron, menuisier, et de Marie-Louise Talbot, artiste en poterie.
Dans le catalogue rédigé par Jean Favière, Potiers en terre du Haut-Berry, Valentine Chameron est déclarée née en 1866 soit huit ans avant sa date réelle de naissance. Cette date a été reprise depuis dans les ouvrages sur les potiers de La Borne. Peut-être, à la fin de sa vie, Valentine avait-elle eu tendance à se déclarer plus âgée qu’elle n’était et ainsi à induire en erreur ses biographes ?
Après son mariage, elle aide sa belle-mère à la production des petits objets de poterie, bénitiers, salières, encriers et sifflets. Lors du recensement de la commune d’Henrichemont de 1911, Marie Cordier, née en 1874 à Aubinges, épouse de Jean Chameron, potier, vit dans sa maison avec leurs deux enfants nés à La Borne - Lucie, en 1898 et Charles, né en 1904 - ainsi que sa belle-mère Marie-Louise Talbot, veuve Chameron, née en 1845 à Henrichemont, déclarée « artiste en poterie ». C’est également cette désignation d’artiste en poterie qu’on trouve dans de nombreux actes d’état civil où apparait Marie-Louise Talbot. Après le décès de sa belle-mère en 1923, Valentine Chameron continue cette fabrication jusqu’au milieu du xxe siècle, perpétuant ainsi la longue tradition des potiers-imagiers de La Borne.
Valentine Chameron signe et date fréquemment sa production. Si les objets qu’elle fabrique ressemblent par leur forme à ceux produits par sa belle-mère Marie-Louise, son style est généralement plus maladroit car elle n’a pas la dextérité de cette dernière, fille de potier, qui a sans doute commencé à modeler l’argile dès son plus jeune âge. Il n’est pourtant pas toujours possible de distinguer leurs productions pour les pièces les plus simples, comme les sifflets en forme d’oiseau que toutes deux ont produits en grand nombre.
Sources
Jean Favière,« Potiers en terre » du Haut-Berry, cat. exp. Bourges, Impr. Desquand et fils, 1962.
Voir les sifflets
- 1938.12.60 - Valentine Chameron (1866-1954)
- DMH1952.31.1 - attribué à Valentine Chameron (1866-1954)
- DMH1952.31.2 - attribué à Valentine Chameron (1866-1954)
- DMH1952.31.3 - attribué à Valentine Chameron (1866-1954)
- DMH1952.31.4 - attribué à Valentine Chameron (1866-1954)
- DMH1952.31.5 - attribué à Valentine Chameron (1866-1954)
D
- Deriglazova Olga (Дериглазова Ольга) (1912-2004)
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Voir Kovkina Juliana (Ковкина Ульяна)
F
- Foucard-Jourdan (fabrique)
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La famille Foucard est établie à Vallauris (Alpes-Maritimes) depuis 1630. Le potier André Foucard (1834-1912) a deux fils, Jacques (1862-1929) et François (1866-1939). Tous deux travaillent comme potiers mais dans des fabriques différentes. Chacun crée sa fabrique en ajoutant à son nom celui de sa femme : Foucard-Jourdan pour François, et Foucard-Terrin pour Jacques. Le fils de François et Baptistine, Joseph (1894-1959), continue la production avec sa femme Jeanne Rémond (1902-1979). Leur fille Françoise, qui travaille avec ses parents depuis 1945, reprend la fabrique en 1969. Le grand four à bois de cette poterie est le dernier de ce type à Vallauris à s’éteindre, en 1983, et la fabrique ferme définitivement ses portes à la fin de l’année 1995.
En 1904, douze familles de potiers de Vallauris se réunissent pour former la Société industrielle, qui regroupera jusqu’à 25 poteries. Les fabriques Foucard-Jourdan et Foucard-Perrin sont les principaux actionnaires de cette société, qui sera dissoute en 1936. Le catalogue de cette société compte douze modèles de « Jouets dits “Ménageons” pour enfants », dont plusieurs modèles de sifflets. On peut supposer que les « rossignols » reproduits dans le catalogue de la société étaient produits par la fabrique Foucard-Jourdan puisqu’elle en continuera la production jusqu’aux années 1980.
Sources
Dominique Forest, Louis Franchet et Béatrice Pannequin, Pignates et Poêlons. Poterie culinaire de Vallauris, cat. exp. Vallauris, musée Magnelli, Paris, Réunion des musées nationaux, 1996.
Voir les sifflets
- 1975.74.98 - attribué à Foucard-Jourdan
G
- Gheorghe Petre M.
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Petre M. Gheorghe est un potier du village de Pisc en Munténie (Roumanie). Son fils Dumitru Gheorghe, né en 1953, a repris l’atelier et continue la production de poteries traditionnelles.
Sources
Corina Mihǎescu, « Pisc, judeţul Ilfov », DATINI: Revista de cultura, no 3 (28), Éd. Centrul National al Creatiei Populare, 1998, p. 21.
Voir les sifflets
- DMH1967.98.79 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.80 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.81 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.82 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.83 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.84 - Petre M. Gheorghe
- DMH1967.98.85 - Petre M. Gheorghe
- Gnidenko M.L. (Гниденко М.Л)
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Nous n’avons pas pu trouver de documentation sur ce potier de Russie, actif dans les années 1970-1990, dont de nombreux sifflets identiques à ceux de la collection du MuCEM sont présents dans les collections du musée d’État d’Histoire, d’Architecture et d’Art de la ville de Rybinsk, dans l’oblast de Iaroslav.
Voir les sifflets
- DMH1995.26.415 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.416 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.417 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.418 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.419 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.420 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.421 - attribué à ML Gnidenko
- DMH1995.26.422 - attribué à ML Gnidenko
- Gonçalves Pereira Teresa (dite « Carumas »)
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On ne sait que peu de chose sur Teresa Gonçalves Pereira, dite Teresa « Carumas », fabricante de sifflets de terre cuite à Santa Maria de Galegos, commune de Barcelos, district de Braga (Portugal) au début du xxe siècle. C’est elle et sa mère Rosa Gonçalves Lima, également fabricante de figurines, qui ont formé à ce métier son neveu Domingos Gonçalves Lima (1921-1995) qui, sous le surnom de « Mistério », fut un des fabricants de figurines les plus célèbres de cette commune.
Le musée national d’Ethnographie à Lisbonne conserve de très nombreux sifflets de cette fabricante semblables à ceux de la collection du MuCEM. Cependant, beaucoup de ces modèles sont proches de ceux que réalisaient son neveu et sans doute aussi d’autres membres de la famille.
Voir les sifflets
- DMH1937.61.2 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1937.61.5 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1937.61.6 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.15 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.17 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.18 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.19 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.28 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.29 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1959.66.30 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1963.68.63 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1963.68.77 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- DMH1963.68.78 - attribué à Teresa Gonçalves Pereira
- Górkiewicz Stanislas
-
Nous n’avons pas pu trouver de documentation sur ce potier, dont Monique de Fontanès, qui a collecté deux sifflets de sa production en 1961, indique seulement l’adresse à Plaszow, aujourd’hui faubourg de Cracovie (Pologne).
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- DMH1961.99.86 - Stanislas Górkiewicz
- DMH1961.99.87 - Stanislas Górkiewicz
- Guilmet (fabrique)
-
La poterie Guilmet a sans doute été créée entre 1880 et 1890 par Félix Guilmet à Conneré (Sarthe). En 1907, il ajoute à son commerce de vaisselle les deux poteries de Denis-Auguste Henri (né en 1866) quand celui-ci abandonne sa fabrique pour prendre la direction de l’usine de faïence de « La Villa du Rond » à Bonnétable. Le père de ce dernier, Denis-Pierre Henry était originaire de Prévelles et avait été mis en apprentissage chez Eugène Lapoutoire. Il ne faut donc pas s’étonner de voir dans la production de la fabrique Guilmet des articles typiques de cet atelier de Prévelles. Un ouvrier, M. Houalet, y fabrique les ménageons, les coucous teintés de vert appelés « cocottes » par les habitants et les œufs en terre cuite. L’atelier qui se trouve 45, rue de Belfort est encore de nos jours surnommé « la maison aux coucous » par les habitants. 25 ouvriers travaillent avant la Première Guerre dans la fabrique Guilmet. Le déclin s’amorce entre les deux guerres, et après 1945, seule demeure la production des œufs. La fabrique, dirigée pendant quelques années par la veuve de Félix Guilmet, ferme définitivementses portes vers 1955.
Sources
Lucette Combes-Mésière et Gil Galbrun-Chouteau, Potiers et faïenciers de la Sarthe, Le Mans, Éd. de la Reinette, 2002.
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- 1960.97.1 - attribué à la fabrique Guilmet
I
- Ignace Friedmann (poterie)
-
La famille Friedmann est citée dans les registres paroissiaux de Soufflenheim (Bas-Rhin) depuis le xviiie siècle. Ignatus Fridmann y tenait une auberge en 1755 et son père y était également aubergiste en 1743. Son fils Jean-Michel, né vers 1765, est le premier potier d’une longue lignée. La poterie Friedmann, attestée depuis 1802, est la plus ancienne des poteries encore en activité à Soufflenheim. Le travail réalisé dans cet atelier familial est fidèle à la tradition transmise depuis six générations. Ignace Friedmann continue aujourd’hui la fabrication, pourtant peu rentable, des sifflets à eau en forme d’oiseau dans le souci de maintenir cette tradition, si importante pour cette famille de potiers.
Voir les sifflets
- 1967.55.1 - poterie Ignace Friedmann
- 1975.74.86 - poterie Ignace Friedmann
- 1975.74.88 - poterie Ignace Friedmann
- 1975.74.92 - poterie Ignace Friedmann
- 1975.74.93 - poterie Ignace Friedmann
J
- Jonušis
-
Nous n’avons pas pu trouver de documentation sur Jonušis, potier dont seules les indications écrites sous les sifflets collectés pour le musée de l’Homme en 1934 permettent de connaître le nom, et de savoir qu’il travaillait à Raseiniai dans l’apskritis de Kaunas (Lituanie). Le musée national des Beaux-Arts M. K. Čiurlionis de Kaunas possède deux sifflets semblables (inventaire ČDM Lt 799 et ČDM Lt 687), dont l’auteur n’est pas mentionné, mais qui sont également attribués à Raseiniai et datés des années 1920-1930.
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- DMH1934.135.26 - Jonušis
- DMH1934.135.30 - Jonušis
K
- Kovkina Juliana (Ковкина Ульяна) (1902-1994) et
- Deriglazova Olga (Дериглазова Ольга) (1912-2004)
-
Juliana Kovkina et Olga Deriglazova sont deux sœurs connues pour leur production de jouets en argile traditionnels de l’oblast de Koursk (Russie). Habitant ensemble dans le village de Kozhlya, elles fabriquent surtout ces jouets en hiver quand il n’y a pas de travaux agricoles, et avant les fêtes du printemps et de l’été où sont vendus ces objets. Elles apprennent ce travail dès l’âge de sept ou huit ans avec leur mère, qui leur fait recommencer les figurines tant que le résultat n’est pas satisfaisant. Ces jouets sont vendus sur les foires ou le plus souvent échangés, un sifflet contre un œuf, lui-même parfois revendu ensuite. Elles modèlent les jouets avec une argile bleue extraite près du village voisin de Dronyaevo. Elles en cuisent jusqu’à 1 000 par fournée, avant de les peindre avec des plumes d’oie ou de poule, et des teintures utilisées pour teindre la laine additionnées de lait, de jaune d’œuf et de sucre. Bien sûr, ces peintures ont été remplacées plus tard par des peintures industrielles.
Sources
Gennadi Blinov, Russian Folk-Style Figurines. A Collector’s Notes, Moscou, Raduga Publishers, 1983.
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- DMH1995.26.427 - attribué à Juliana Kovkina (1902-1994)
L
- Lapoutoire Eugène (1844-1914)
-
Né en 1844, Eugène Lapoutoire est l’héritier d’une très longue lignée de potiers spécialisés dans la production de sifflets et ménageons à Prévelles (Sarthe), dont on trouve trace dans les premiers registres paroissiaux du village du xvie siècle. Les professions n’étant pas indiquées dans ces premiers registres, ce n’est qu’au siècle suivant que plusieurs actes notariés et paroissiaux confirment que les membres de la famille exercent la profession de potier. Les Lapoutoire peuvent être considérés comme des notables au village. François Lapoutoire qui possède une « couverture à faire cuire pot » en 1642, est procureur de la fabrique de la paroisse, et a été inhumé dans l’église en 1666. Au xviiie siècle, son petit-fils, également prénommé François, est installé dans le bourg de Prévelles au « Portail ». C’est avec son descendant Pierre Lapoutoire (1805-1856) qu’on voit apparaître la spécialité de cette poterie puisque ce dernier est déclaré « fabricant de petits sifflets » en 1833. Eugène Lapoutoire est le petit-fils de ce « turlotier » (fabricant de turlots, les sifflets, coucous, cailles et rossignols). Il travaillera lui aussi comme turlotier-bimbelotier (« bimbelotier » : fabricant de bibelots, tirelires et modèles réduits).
Grâce à son livre de comptes parfaitement tenu de 1872 à 1896, on sait qu’Eugène Lapoutoire vend ses ménageons et ses sifflets dans toute la France. Il emploie deux représentants de commerce. Parmi ses clients se rencontrent, à côté des marchands faïenciers et des négociants, de nombreux petits commerçants : merciers, bazars, libraires, etc., et bien des paniers de sifflets présentés dans ces commerces dans toute la France proviennent de Prévelles. Comme Eugène Lapoutoire n’a pas d’enfant, c’est le fils de sa sœur, Ludovic Barbé, qui fait son apprentissage auprès de lui et reprend la poterie en 1896. Eugène Lapoutoire décède en 1914. Son neveu s’installe alors dans sa maison à côté de l’atelier et continue la production de sifflets jusqu’à sa mort en 1952.
Sources
Lucette Combes-Mésière et Gil Galbrun-Chouteau, Potiers et faïenciers de la Sarthe, Le Mans, Éd. de la Reinette, 2002.
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- 1885.3.4 - attribué à Eugène Lapoutoire (1844-1914)
- Linard Jean (1930-2010)
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Né en 1931 dans la Nièvre, Jean Linard étudie la gravure à l’école Estienne à Paris, de 1945 à 1949, puis découvre la céramique à La Borne, commune d’Henrichemont (Cher). Il a été le premier mari d’Anne Kjærsgaard, célèbre céramiste danoise installée à La Borne.
Il commence en 1983 son œuvre majeure, sa « cathédrale » de plein vent, installation d’inspiration mystique de diverses sculptures en ciment et mosaïque dans son jardin de Neuvy-Deux-Clochers (Cher). Cette œuvre est classée monument historique en 2012. Il travaille aussi des matériaux plus traditionnels, le grès et la porcelaine, et réalise également des personnages en fer et en terre. Jean Linard a rénové l’art céramique en travaillant sur des grès de couleurs vives, des céramiques lumineuses et des miroirs pour produire des formes oniriques.
Les sifflets aviformes qu’il a réalisés sont datés des années 1960, sa période d’installation à Neuvy-Deux-Clochers.
Sources
Antoinette Faÿ-Hallé, Cinquante ans de céramique française 1955-2005 Une collection française, Éd. RMN, 2005.
Sources multimédia
Antoinette Faÿ-Hallé, Céramiques contemporaines françaises 1955-2005. Collection du musée national de Céramique, Sèvres, Éd. RMN, 2007.
Disponible à l’adresse :
http://www.ceramiques-contemporaines-sevres.fr/outils/page_outils_bio.php#98Voir les sifflets
- 1965.96.3 - Jean Linard (1931-2010)
- Lind Theodor (1892-1988)
-
Theodor Lind est né le 26 janvier 1892 à Hellum, dans le Jutland du Nord (Danemark), de Marie Haase et de Carl Lind. Son père tient une petite ferme mais gagne sa vie principalement comme potier à Askildrup, hameau près de Skørping. Après la destruction de cet atelier par un incendie, il déménage à Hellum où sa maison existe toujours, et est appelée naturellement « la maison du potier ».
Son frère aîné, Niels Peter, suit les traces de son père et s’établit comme potier vers 1900 à Skørping. À la fin de sa scolarité en 1906, Theodor suit un apprentissage de potier puis travaille chez son frère jusqu'à la mort de ce dernier en 1935. Avec sa belle-sœur, il continue cette activité jusqu'en 1938. À partir de cette époque, la concurrence de la céramique industrielle, combinée à la diffusion de produits en bakélite et en émail, rend l’artisanat de la poterie non rentable. Theodor part alors travailler comme comptable au sanatorium de Skørping, où il reste plus de trente ans.
En 1968, Theodor Lind devient très connu dans tout le pays grâce à une exposition La laine et l’argile qui se tient à la mairie de Terndrup. Pour cette occasion, il tourne plusieurs modèles de poterie usuelle traditionnelle, ainsi que des skvalderhøns et des piv-irøv, les sifflets à eau en forme de poule et les chevaux-sifflets, à la grande surprise du public qui n'a pratiquement jamais vu exercer l’ancien métier de potier.
Sa participation donne lieu à la rédaction de multiples articles dans les principaux journaux du pays et dans divers magazines, et sa notoriété atteint même Berlin. Heide Nixdorf, qui travaille au musée de Berlin, lui rend plusieurs fois visite et recueille des échantillons de sa production. Cela débouche en 1974 sur une exposition au musée de Berlin consacrée à son travail. Lors de cette exposition, plus de 1 000 piv-irøv heste, produits pour l'occasion par Theodor et son fils aîné Carl, sont vendus. Déjà malade à cette époque, Theodor ne peut assister à cette exposition où de grandes photographies le montrent à son tour de potier.
Theodor Lind est décédé en 1988 à l’âge de quatre-vingt-seize ans.
Sources multimédia
Données familiales publiées sur Internet en 2013 et actuellement non disponibles.
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- DMH1975.44.1 - Theodor Lind (1892-1988)
- DMH1975.44.2 - Theodor Lind (1892-1988)
- Ludwig (poterie)
-
Cette poterie de Soufflenheim toujours en activité est actuellement dirigée par la quatrième génération de potiers de la famille. En 1967, lors de l’achat de sifflets dans cet atelier pour le MNATP, l’atelier s’appelait « Poterie Philippe Ludwig-Jaeck ». Les Jaeck (ou Jäck) sont une famille ancienne de Soufflenheim qui a commencé l’activité de poterie au xixe siècle.
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M
- Marius Decroix (manufacture de poterie) / Ravel-Decroix
-
La production de la fabrique Marius Decroix d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), fondée sous la monarchie de Juillet, est bien connue grâce aux catalogues de vente. On peut ainsi suivre l’évolution des modèles de la fabrique. Au début du xxe siècle, l’usine offre une vaste gamme de produits : carreaux de faïence, poterie culinaire, faïence sanitaire, modèles pour l’alimentation des animaux, modèles funéraires et poterie décorative. Parmi cette production, on compte plus de trente modèles de tarraïettes, dont des sifflets. La fabrique, devenue Ravel-Decroix, produit les tarraïettes jusqu’en 1938. C’est avant 1914 que la production est la plus importante. La poterie culinaire représente alors 60 % de la fabrication. Le déclin est rapide entre les deux guerres, et beaucoup de modèles sont abandonnés (carreaux en 1912, sanitaire en 1920, funéraire en 1939). La manufacture se réoriente alors vers la décoration de jardin et les poteries traditionnelles pour les résidences secondaires. La poterie Ravel est encore en activité aujourd’hui. La poterie de jardin et les vases aux lignes contemporaines continuent à être fabriqués à Aubagne avec une argile locale.
Sources
Véronique Abel et Henri Amouric (dir.), La Céramique, l’Archéologue et le Potier. Études de céramiques à Aubagne et en Provence du xvie au xxe siècle, cat. exp. Aubagne, Éd. de la ville d’Aubagne, 1991.
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- 1953.85.234 - attribué à la manufacture de poterie Marius Decroix
- 1953.85.245 - Decroix-Ravel
- Mary (poterie)
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La famille Mary ouvre une poterie à Soufflenheim dans la première moitié du xixe siècle. La conjoncture est alors favorable. L’atelier Mary est un des plus anciens conservés à Soufflenheim. Michel Mary, né en 1840, a acheté ces bâtiments en 1875 à la veuve d’un potier, Joseph Messner.
Michel est le fils d’Ignace, potier né en 1813, lui-même fils de Michel, potier né en 1762. Il transmet cet atelier en 1880 à son fils, également prénommé Ignace. Il est de coutume à Soufflenheim que les mêmes prénoms se transmettent sur de nombreuses générations. Ce dernier exploite la poterie avec son fils Michel qui arrête la production en 1948. L’atelier est resté intact depuis sa fermeture avec ses outils, sa décoration et ses dernières fournées toujours dans le séchoir.
Sources
Émile Decker, Olivier Haegel, Jean-Pierre Legendre et Jean Maire, La Céramique de Soufflenheim. Cent cinquante ans de production en Alsace 1800-1950, [s.I.], Éd. Lieux Dits, 2003.
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- 1975.74.89 - attribué à la poterie Mary
- 1975.74.90 - attribué à la poterie Mary
- 1975.74.91 - attribué à la poterie Mary
- Massucco (poterie)
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La famille Massucco produit des tarraïettes à Aubagne (Bouches-du-Rhône) depuis 1950. Elle est originaire de Vallauris (Alpes-Maritimes). Ayant appris la poterie grâce à un cousin installé à Aubagne, le premier Massucco s’installe à Camp Major, à l’ouest de la ville, et se spécialise dans la production de tarraïettes. Aujourd’hui encore, la poterie Massucco produit une vingtaine de modèles différents de tarraïettes vendus en magasin ou lors des marchés, à côté des « rossignols ».
Sources
Chantal Lombard, Jouets d’argile : les tarraïettes provençales, Marseille, P. Tacussel, 1987.
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- 1975.74.96 - attribué à la poterie Massucco
- 1975.74.97 - attribué à la poterie Massucco
- Mezrina Anna Afanasevna (Мезрина Анна Афанасьевна) (1853-1938)
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Anna Afanasevna Mezrina est née d’un père forgeron en 1853 à Dymkovo, aujourd’hui un faubourg de Kirov (Russie). Elle est formée dès son enfance à modeler les jouets d’argile traditionnels par sa mère, Daria Konstantinova Nikulina, et sa grand-mère.
La fabrication de jouets est très importante à Dymkovo puisqu’au milieu du xixe siècle, des fours du village sortent 20 000 à 25 000 jouets par an. Les femmes et les enfants, dès dix ans, sont chargés de décorer ces objets. La production connaît ensuite un fort déclin et, si seize familles encore fabriquent des jouets à Dymkovo dans les dernières décennies du xixe siècle, Anna A. Mezrina est la dernière à en vivre après la Première Guerre mondiale.
Elle exerce ce travail pour compenser l’insuffisance des revenus de son mari cordonnier. Veuve en 1913, Anna A. Mezrina vit ensuite difficilement de la vente de ces figurines, seule ressource de la famille. Elle est aidée dans ce travail par ses filles, Alexandra Ivanovna Mezrina qui exerce avec elle jusqu’à son décès en 1934 et Olga Ivanovna Konovalova (1886-1979) qui, après avoir occupé d’autres emplois, reprend la production de jouets en 1934. Avant les années 1920, il leur faut parfois travailler jusqu’à dix-huit à vingt heures par jour pour un très maigre revenu.
La situation d’Anna A. Mezrina change largement après la révolution soviétique qui met en valeur l’art populaire et voit dans les jouets traditionnels, très prisés à l’étranger, une source de devises. Son travail est alors exposé et les principaux musées russes lui passent des commandes. En 1933, elle est le premier artisan à obtenir le bénéfice d’une pension personnelle.
Anna A. Mezrina décède le 21 août 1938. Nombreuses sont ses œuvres exposées dans les musées nationaux russes.
Sources
Irina Jakovlevna Boguslavskaja, Dymkovskaja igruška [Jouets de Dymkovo], Dymkovo Toys, Leningrad, Hudožnik RSFSR, 1988.
Voir les sifflets
- DMH1892.76.13 - attribué à Anna Afanasevna Mezrina (1853-1938)
- DMH1988.53.25 - attribué à Anna Afanasevna Mezrina (1853-1938)
- DMH.X1949.1.15 - attribué à Anna Afanasevna Mezrina (1853-1938)
- DMH.Xorg93 - attribué à Anna Afanasevna Mezrina (1853-1938)
N
- Nilsson Emanuel (1861-1952)
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Emanuel Nilsson est né à Arvika dans le Värmland (Suède) en 1861. Potier de métier, il s’embarque en 1879 avec son frère Jacob pour l’Amérique, comme tant d'autres Suédois à cette époque, et se fixe en Ohio où il rencontre sa future épouse, Caroline.
Durant cette période américaine, Emanuel reste en contact avec sa famille d’Arvika. Il décide de rentrer en Suède vers 1900, sans doute à cause de l’importante demande de briques dans la région. Il s’installe à Sågmon, hameau de Långvak près d’Arvika, et ouvre une briqueterie.
C’est l’occasion de reprendre son activité de potier. Il réalise ainsi des sifflets et des figurines d’animaux, mais également des poteries domestiques telles que bols, pots et autres récipients. Son fils Carl Vilhelm Nilsson (1896-1985) l’aide. Emanuel Nilsson, surnommé « Målle på San », est décédé en 1952. Ses articles portent la signature « E. Nilsson » ou encore simplement les initiales « EN » comme dans le cas du sifflet de la collection du MuCEM.
Sources multimédia
Ronnie Gustafsson, 2012, « Emanuel Nilsson », Signaturer.se [site personnel en ligne] [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.signaturer.se/Sverige/CarlNilsson.htmVoir les sifflets
- DMH1951.77.16 - Emanuel Nilsson (1861-1952)
P
- Pastuszkiewicz Stanisław (1890-1962)
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Né en 1890 dans une famille de potiers, Stanisław Pastuszkiewicz est l’un des fondateurs de la coopérative de potiers Chalupnik à Iłża, en Mazovie (Pologne). Il en est le premier président et en demeure président d’honneur jusqu’à sa mort, le 10 juin 1962. Cette coopérative a regroupé les centres céramiques des différents districts de la région de Kielce.
Stanisław Pastuszkiewicz réalise des vases mais aussi de petits oratoires en forme de chapelle, des figurines aux sujets souvent religieux et des sifflets en terre vernissée. Les deux fours qu’il utilise, réunis sous un cône unique de pierre de plus de 5 m de haut, sans doute construit vers 1840 par Kacpra Pastuszkiewicz, sont aujourd’hui classés et toujours visibles à Iłża.
Stanisław Pastuszkiewicz a reçu plusieurs distinctions et remporté de nombreux prix d’art populaire en Pologne comme à l’étranger. Plusieurs de ses œuvres sont conservées au musée national de Kielce (Muzeum Narodowe w Kielcach), tel un sifflet-cavalier semblable à ceux de la collection du MuCEM.
Voir les sifflets
- DMH1963.52.112 - attribué à Stanisław Pastuszkiewicz (1890-1962)
- DMH1963.52.113 - Stanisław Pastuszkiewicz (1890-1962)
- DMH1963.52.115 - Stanisław Pastuszkiewicz (1890-1962)
- Paulāns Andrejs (1896-1973)
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Né à Šembeļos, village de Silajani, dans le district de Rēzekne (Lettonie) en 1896, Andrejs Paulāns apprend son métier avec son père Izidors. Son grand-père Povuls (Pāvuls) Kraskevičs (1811-1889) travaille le bois (seaux, baquets, brouettes...). Il s’installe à Šembeļis après l'abolition du servage et s'enrichit lors de la construction de la voie ferrée Saint-Pétersbourg-Varsovie par la production de brouettes.
Son fils aîné reprend son entreprise, et ses deux autres fils, Jēkabs et Izidors (1860-1934), apprennent le métier de potier. Ils reçoivent le nom de Kraskevičs-Povulāns (« fils de Paul »). Izidors épouse la fille d'un potier de Dūbu, Toma Vilcāna. Il produit des pots et des coupes décorées mais aussi de nombreux sifflets : rossignols (lakstīgalas), flûtes (stabules), trompes (taurītes) à quatre ou six trous. Son modèle principal est un cavalier (zirdziņš). Izidors est le premier potier de Latgale à avoir fait l'objet d'articles de presse.
L'esprit du jeune Andrejs, son fils, est rempli des contes de la région. Encore en apprentissage, il est appelé au service militaire en 1915. Gravement blessé, il perd la vision de l’œil droit. Rentré chez lui en 1917, il se consacre par la suite à la poterie auprès de son père et des potiers voisins.
Le style d’Andrejs se différencie de celui de son père par une plus grande liberté. Travaillant vite, il réalise en un tour de main de petites statuettes où s’exprime son imagination dans une variété infinie de formes.
Il participe à partir de 1933 à de nombreuses expositions sur l’art letton dans le monde. Parmi elles, on notera celle de Paris en 1937 mais aussi Helsinki, Leipzig, Berlin, Londres, Genève, New York, Moscou, etc. Il y est souvent récompensé.
Andrejs Paulāns est décédé en 1973.
Sources multimédia
Jānis Pujāts, 2002, « Paulānu dzimta », Latgales Keramika, éd. Latgales Kultūras centra izd, Rēzekne [Extrait de l’ouvrage mis en ligne par la Preiļi galvenā bibliotēka] [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.preilubiblioteka.lv/files/37Paulani.pdfVoir les sifflets
- DMH1939.47.1 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- DMH1939.47.2 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- DMH1939.47.3 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- DMH1939.47.4 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- DMH1939.47.5 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- DMH1939.47.6 - attribué à Andrejs Paulāns (1896-1973)
- Pogorelc Franc
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Nous n’avons que peu de renseignements sur ce potier, dont le patronyme doit sans doute s’écrire Pogorelec. C’est en effet le nom d’une vieille famille de potiers très connue pour sa fabrication de sifflets en terre vernissée, qui est installée à Dolenja vas, commune de Ribnica, en Basse-Carniole (Slovénie) où l’atelier Pogorelec Češarek produit toujours des jouets en terre cuite. Le musée du Jouet de Nuremberg possède plusieurs sifflets créés en 1967 par Franc Pogorelc.
Voir les sifflets
- DMH1964.78.1002 - attribué à Franc Pogorelc
- DMH1964.78.1003 - attribué à Franc Pogorelc
- DMH1973.17.57 - attribué à Franc Pogorelc
- Prucnal Władysława (née en 1935)
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Née en 1935, Władysława Prucnal est une céramiste connue pour sa production de figurines du village de Medynia Głogowska dans les Basses-Carpates (Pologne), un des plus grands centres céramiques polonais de la fin du xixe siècle. Son père et ses grands-parents y sont potiers et elle commence, enfant, à modeler des figurines en regardant travailler son père. Un film réalisé en 1949 pour le musée ethnographique de Łódź la montre au travail et, deux ans plus tard, elle participe à un concours d’art populaire à Łańcut (Basses-Carpates), chef-lieu du powiat. Son travail est tout d’abord influencé par la production d’Emilia Chmiel (1901-1959), céramiste connue pour ses figurines, mais elle trouve au fil des années un style propre aisément reconnaissable. La poterie populaire connaît après-guerre une période de mutation importante en se réorientant de la production de poteries utilitaires vers celle, massive, d’articles touristiques. Les principaux modèles de Władysława Prucnal – figurines vernissées, sifflets en forme de coq, de canard, de cheval ou de petit cavalier - ont largement influencé le travail de nombreux potiers de la région et sont devenus des modèles quasi standard de la poterie populaire polonaise.
Pendant de nombreuses années, Władysława Prucnal vend sa production à Cepelia, coopérative d’État de vente des produits d’artisanat populaire polonais. À côté de petites figurines et des sifflets assez lourds et figés, elle modèle de manière très vivante des villageois au travail, des musiciens, etc., mais la production de masse demandée par Cepelia impose une standardisation peu propice à l’épanouissement de son talent. C’est dans les commandes particulières ou pour les concours d’art populaire que l’on peut apprécier sa maîtrise du modelage et sa science des glaçures.
Sa production peut être classée en trois catégories. La première comprend les sifflets zoomorphes hérités de la tradition locale. La deuxième consiste en figurines sacrées, christs, vierges ou saints, scènes de la Bible, etc. La dernière catégorie regroupe des figurines variées, scènes rurales, musiciens, mais aussi personnages célèbres comme Jean-Paul II, Copernic, Jan Kochanowski, etc.
Après 1971, elle participe durant dix-sept ans à la formation de jeunes dans l’école d’arts plastiques de Medynia Głogowska créée à l’initiative de la coopérative Cepelia.
Ses œuvres sont présentes dans beaucoup de musées d’ethnographie polonais et dans des grandes collections privées en Pologne et à l’étranger. Władysława Prucnal a remporté de nombreux prix et distinctions.
Sources
Krzysztof Ruszel, Leksykon Kultury Ludowej w Rzeszowskiem, Muzeum Okręgowe w Rzeszowie, Rzeszów 2004.
Christine Rickards Rostworowska, Life in clay. The ceramic sculptures of Władysława Prucnal, Éd. Bosz, 2013.
Voir les sifflets
- DMH1996.5.1 - Władysława Prucnal (née en 1935)
R
- Radchenko Anastasiya (Радченко Анастасія)
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Cette créatrice de sifflets en terre cuite de la région de Poltava (Ukraine), toujours en activité au début du xxie siècle, réalise des petits sifflets peints à froid. Comme beaucoup d’artisans, elle a travaillé dans l’ancienne société de céramique d’Opishnia, qui a fermé dans les années 1990. C’est dans cette usine qu’elle apprend la technique de modelage des sifflets. Elle y travaille avec d’autres potières qui réalisent des sifflets semblables. Citons par exemple Lydiya Onachko (Лідія Оначко), née en 1936, Vira Vazhnycha (Віра Важнича), née en 1930, ou encore Halyna Mishchenko (Галина Міщенко), née en 1946. Les différences entre les productions de ces potières sont souvent mineures : style de la crête, couleurs employées, etc.
Voir les sifflets
- DMH1995.22.2.1 - attribué à Anastasiya Radchenko
- DMH1995.22.2.2 - attribué à Anastasiya Radchenko
- DMH1995.22.2.3 - attribué à Anastasiya Radchenko
- DMH1995.22.2.4 - attribué à Anastasiya Radchenko
- DMH1995.22.2.5 - attribué à Anastasiya Radchenko
- DMH1995.22.2.6 - attribué à Anastasiya Radchenko
- Rademski Apolinary
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Nous n’avons pas pu trouver de documentation sur ce potier, dont seuls les tampons sous les sifflets collectés pour le musée de l’Homme en 1963 permettent de connaître le nom et l’adresse à Częstochowa.
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- DMH1963.52.13 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.14 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.15 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.16 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.17 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.18 - Apolinary Rademski
- DMH1963.52.19 - Apolinary Rademski
- Ramalho Rosa (1888-1977)
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Rosa Ramalho, de son vrai nom Rosa Barbosa Lopes, est sans conteste la plus célèbre créatrice de figurines et de sifflets en terre cuite du Portugal. Elle est née en 1888 dans la paroisse de São Martinho de Galegos (municipalité de Barcelos). Fille d’un cordonnier et d’une tisserande, elle ne fréquente jamais l’école et apprend à travailler l’argile très jeune en allant dès sept ans gagner de l’argent chez un voisin qui modèle des figurines en terre cuite. Elle se marie à dix-huit ans avec un meunier et a huit enfants dont trois meurent à la naissance. Elle arrête son activité de fabricante de figurines pendant une cinquantaine d’années pour s’occuper de sa famille. La poterie est un simple passe-temps pour amuser ses enfants. C’est à la mort de son mari en 1956, que, déjà âgée de soixante-huit ans, elle se remet à créer les figurines qui la rendent célèbre. Elle commence alors à participer aux foires et fêtes, principalement dans la région de Porto, pour vendre sa production. La fantaisie de ses créations traduit sa grande imagination et lui vaut une réputation internationale. Elle décède en 1977, à quatre-vingt-neuf ans.
Le peintre Antonio Quadros découvre le travail de Rosa Ramalho au milieu des années 1950 et la fait alors connaître dans le monde culturel. Il la voit modeler très rapidement un oiseau à la fête des Fontaines à Porto. Lui demandant si elle avait d’autres figurines, il s’entend répondre qu’elle n’en avait pas fait depuis des années. Antonio Quadros lui propose alors de fabriquer un lot pour le lui acheter. C’est le début de la carrière d’artiste de Rosa Ramalho. Antonio Quadros est le donateur de la majorité des œuvres de Rosa Ramalho de la collection du MuCEM.
Un autre ami artiste, Jaime Isidoro, ayant simplement intitulé RR un article qu’il lui consacre, lui dit que ces deux lettres représentent son nom et que ce sera suffisant pour reconnaître sa production. C’est à partir de là que Rosa Ramalho signe ses œuvres avec ce monogramme. On considère souvent que ses premières réalisations sont peintes et qu’elle n’emploiera des glaçures que plus tard. Le sifflet vernissé DMH1959.66.13 de la collection du MuCEM, créé avant 1960, impose de relativiser cette affirmation.
Rosa Ramalho est la première créatrice de figurines à devenir connue comme telle au Portugal. Elle reçoit plusieurs distinctions et elle se voit conférer à titre posthume le 9 avril 1981 le rang de Dame de l’Ordre de Sant'Iago de l’Épée, ordre honorifique portugais.
Sources multimédia
Barcelos (Município de), « Galeria de Mestres Artesãos », Município de Barcelos [Site municipal en ligne] [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.cm-barcelos.pt/visitar-barcelos/artesanato/galeria-de-mestres-artesos-1/Voir les sifflets
- DMH1959.66.13 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.16 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.21 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.22 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.25 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.27 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.32 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.35 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.36 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.66.37 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.70.5 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.70.6 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.70.7 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- DMH1959.70.8 - Rosa Ramalho (1888-1977)
- Rodrigues de Sá Emília
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Deux sifflets semblables à ceux du MuCEM se trouvent dans les collections du musée national d’Ethnologie du Portugal. Ils témoignent de la production de cette potière pour laquelle nous n’avons pas d’information.
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- DMH1937.61.8 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
- DMH1937.61.9 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
- DMH1959.66.11 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
- DMH1959.66.12 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
- DMH1963.68.57 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
- DMH1963.68.58 - attribué à Emília Rodrigues de Sá
S
- Şchiopu Dumitru
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Né en 1926, Dumitru Şchiopu fait son apprentissage vers l’âge de dix ou onze ans avec son grand-père potier, comme ses six frères, mais il est le seul à exercer ensuite ce métier. Installé dans le village de Vlădeşti en Olténie (Roumanie), il travaille avec sa femme. Il construit son atelier en 1955 et l’agrandit en 1965. Dans les années 1990, il réalise quatre à cinq fournées par an, composées de pièces utilitaires auxquelles s’ajoutent les sifflets, bougeoirs et figurines. Il est un des derniers potiers de Vlădeşti où il exerce pendant plus de soixante ans. Il est décédé le 18 juin 2012. Le musée national du Paysan roumain a réalisé une exposition sur son travail peu de temps avant son décès.
Sources
Denis Chevallier (dir.), Poteries roumaines. Art et tradition, Paris, Somogy Éditions d’art, 1998.
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- DMH1967.98.72 - Dumitru Şchiopu
- Société Générale
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La Société Générale a été créée en 1924 à Vallauris en regroupant 28 ateliers pour la commercialisation de leur production. Elle est en activité jusqu’en 1932. Les sifflets reproduits sur les catalogues de cette société sont très proches de ceux de la Société industrielle (1904-1943) (voir Foucard-Jourdan).
Sources
Dominique Forest, Louis Franchet et Béatrice Pannequin, Pignates et Poêlons. Poterie culinaire de Vallauris, cat. exp. Vallauris, musée Magnelli, Paris, Réunion des musées nationaux, 1996.
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- DMH1952.7.1 - attribué à la Société Générale
- Stojić Dragutin
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Nous connaissons le nom de Dragutin Stojić grâce à Colette Janković qui l'a noté dans son carnet de terrain lors de l'achat des deux sifflets de la collection du MuCEM, acquisition sans doute faite dans les années 1940-1950. Le carnet de terrain précise que Dragutin Stojić est un « potier soigné » de Belgrade (Serbie).
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- DMH1955.59.1413 - Dragutin Stojić
- DMH1955.59.1414 - Dragutin Stojić
T
- Talbot Marie-Louise (1845-1923)
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Marie-Louise Talbot, née à Henrichemont le 23 août 1845, appartient à la grande famille Talbot, potiers à La Borne, commune d’Henrichemont (Cher). Son grand-père, Jean-Pierre (1767-1822), était le frère aîné de Jacques-Sébastien, le plus célèbre potier de la lignée. Il épousa une de ses arrière-cousines Élizabeth Talbot et de ce mariage naquit François Talbot (1802-1890) qui signait ses pièces « Talbot-Milhet » après son mariage avec Anne Milhet. L’œuvre de François Talbot s’inscrit pleinement dans la tradition de ses aïeux et cousins. Sa fille Marie-Louise continue cette production jusqu’au début du xxe siècle. Elle se marie à la fin du Second Empire avec un compagnon charpentier, Antoine Chameron, venu de Lignerolles (Indre) pour travailler à la nouvelle église d’Henrichemont.
Marie-Louise Talbot produit de très nombreux objets pendant sa longue vie : bénitiers, pichets, figurines, bouteilles ornées, plaques décoratives, etc. Sa maîtrise de certaines pièces en fait de véritables chefs-d’œuvre. Elle modèle les figurines avec une grande dextérité, même si son style, qui reflète l’art officiel du xixe siècle, a parfois été considéré comme un peu mièvre. On peut aussi lui reprocher l’emploi de couvertes au minium souvent lourdes, qui masquent les détails et estompent la nervosité des figurines.
Marie-Louise est considérée comme une artiste de son vivant et, dans les actes d’état civil ou lors des recensements, elle est déclarée comme « artiste en poterie », à la différence des très nombreux potiers du village ou de son fils simplement désignés comme « potiers ».
Marie-Louise ne tourne pas elle-même les pichets ou les bouteilles anthropomorphes, mais orne les pièces tournées par son père ou son fils. La tradition orale rapporte qu’elle reproduit pour cela les gravures de mode que ses clients et clientes lui apportent. Cette habileté au modelage se retrouve dans les nombreux sifflets qu’elle produit. Si elle a réalisé en majorité des sifflets en forme d’oiseau, on peut lui attribuer plusieurs sifflets anthropomorphes, témoins de sa maîtrise.
À la fin de sa vie, sa belle-fille, Valentine Chameron lui prête la main pour la production des petits objets, et elle continue l’activité après la mort de Marie-Louise en 1923.
Sources
Jean Favière,« Potiers en terre » du Haut-Berry, cat. exp. Bourges, Impr. Desquand et fils, 1962.
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- 1956.126.158 - attribué à Marie-Louise Talbot (1846-1923)
- 1956.126.168 - attribué à Marie-Louise Talbot (1846-1923)
- Truşcă Marin (né en 1922)
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Marin Truşcă est l’un des artisans les plus connus du village potier d’Oboga, en Olténie (Roumanie). Ce village fut un des plus grands centres roumains dans l’entre-deux-guerres, mais son déclin a été important et les artisans potiers y ont presque disparu. À la fin du xxe siècle ne demeurent que Grigore Ciungulescu qui a beaucoup produit pour les musées roumains, mais qui a aujourd’hui arrêté sa production, et Marin Truşcă.
Ce dernier exerce dans le village de Romana, rattaché auparavant à Oboga et qui dépend aujourd’hui de la ville de Bals. Il participe à de nombreuses expositions d’art populaire et travaille encore au début des années 1990 avec sa femme Anna et ses fils Ştefan, Gheorghe et Mihai. Six à sept fournées sont cuites chaque année dans un four enterré.
Ses fils Ştefan et Gheorghe continuent aujourd’hui la production de poteries traditionnelles. À la différence de Grigore Ciungulescu qui a accentué le côté « traditionnel » des décors pour satisfaire la demande des musées ethnographiques, la famille Trusca produit une céramique ordinaire aux décors simples.
Sources
Denis Chevallier (dir.), Poteries roumaines. Art et tradition, Paris, Somogy Éditions d’art, 1998.
Bogdan Lancu, Cătălina Tesar, « The historical role of politics in the constitution of the present Romanian market of peasant artefacts », Martor, Revue d’anthropologie du musée du Paysan roumain, no 13/2008, p.47-66.
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- DMH1967.98.87 - Marin Truşcă (né en 1922)
U
- Urvikis Tadas (1896-?)
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Né en 1896, Tadas Urvikis fonde un petit atelier de poterie en 1922 à Viekšniai (Lituanie), qu’il dirige seul jusqu’en 1931. Viekšniai était avant la Seconde Guerre mondiale un village potier important. Antanas Spingis s’associe à lui en 1932 et, ensemble, ils agrandissent l’atelier qui emploie jusqu’à dix ouvriers vers 1935. Ils produisent de la poterie utilitaire, des vases, des cendriers mais aussi des tuiles. La production est vendue sur catalogue dans toute la Lituanie.
Plusieurs de ses sifflets en forme de cavalier coiffé d’une casquette sont conservés au musée national des Beaux-Arts M. K. Čiurlionis de Kaunas.
Sources multimédia
Collectif, 2008, « Viekšnių molinių indų ir keramikos dirbtuvės », Mažeikių krašto enciklopedija. [Encyclopédie collective en ligne] [Consulté le 07/01/2014].
Disponible à l’adresse :
http://www.mke.lt/Viekšnių_molinių_indų_ir_keramikos_dirbtuvėsVoir les sifflets
- DMH1935.73.1 - attribué à Tadas Urvikis
Z
- Zotkin Akinfy (Зоткин Акинфий) (1885-1973)
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Akinfy Frolovich Zotkin est le frère cadet de Larion Zotkin (1879-1933), le plus célèbre créateur de figurines et sifflets du village d’Abashevo, dans l’oblast de Penza (Russie). Né en 1885, il reprend la production de sifflets pendant huit mois en 1969-1970, au profit d’un atelier de poterie de la ville voisine de Spassk dont le directeur voulait remettre en valeur les jouets traditionnels d’Abashevo. Il réalise pour cette occasion 6 000 sifflets, rapidement vendus. Il décède trois ans après.
Sources
Gennadi Blinov, Russian Folk-Style Figurines. A Collector’s Notes, Moscou, Raduga Publishers, 1983.
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- DMH1995.26.397 - attribué à Akinfy Zotkin
- Zotkin Timofei Nikitovich (Зоткин Тимофей Никитович) (1929-1988)
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Timofei Zotkin est un créateur de sifflets du village d’Abashevo, dans l’oblast de Penza (Russie). Né vers 1919 à Abashevo, il appartient à la quatrième génération d’une famille de fabricants de jouets. En 1970, il succède à Afinky Zotkin (dont il n’est pas un parent proche) pour produire des sifflets pour le compte de l’atelier de la ville voisine de Spassk. Il réalise chez lui des sifflets de la même qualité que ceux faits par Larion Zotkin (1879-1933), le plus célèbre créateur de sifflets d’Abashevo. Il forme plusieurs élèves et permet ainsi à l’artisanat local des jouets en terre cuite de renaître. Membre de l’Union des artistes d’URSS, il décède en 1988. De nombreux exemples de sa production de petites figurines et de jouets sont présents dans les collections des musées de Russie.
Sources
Gennadi Blinov, Russian Folk-Style Figurines. A Collector’s Notes, Moscou, Raduga Publishers, 1983.
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- DMH1995.26.395 - attribué à Timofei Zotkin
- DMH1995.26.396 - attribué à Timofei Zotkin
© Réunion des musées nationaux - Grand Palais, 2014