Glossaire
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A
- Alquifoux
- Nom employé dans le sud de la France pour désigner le sulfure de plomb ou galène. Le sulfure de plomb abaisse la température de fusion de la silice entre 800° et 1100°. L’alquifoux avant cuisson est mat et de couleur grise et les décors se révèlent à la cuisson. L'alquifoux, coloré par des oxydes métalliques, donne les coloris vernissés verts ou jaunes typiques des productions provençales. Ces glaçures au plomb ne sont plus employées depuis les années 1950 du fait de leur toxicité et sont remplacées par des émaux transparents.
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B
- Barbotine
- Pâte à céramique liquéfiée grâce à un mélange de terre et d’eau ; elle peut être utilisée pour coller les parties rapportées sur un objet en poterie (anses, décors moulés, etc.) mais aussi pour obtenir des céramiques par le procédé du « coulage ».
- Barolet
- Le barolet est un petit récipient en poterie utilisé par le potier pour tracer des motifs avec un engobe liquide. Il prend souvent la forme d’une corne. Les cornes d’ovin ou de bovin étaient employées jusqu’au xviiie siècle pour cet usage. Il peut avoir un ou plusieurs récipients permettant alors de réaliser des décors jaspés (voir Jaspure). L’engobe s’écoule par un tuyau de plume enfoncé dans le goulot. Un trou d’obturation permet d’arrêter l’écoulement par pression du pouce. Aujourd’hui on utilise généralement une poire en caoutchouc pour réaliser cette pose d’engobe, qui permet d’obtenir un type de décor formé de traits d’engobe colorés en léger relief.
- Biscuit
- Ce mot a deux acceptions. Pour les fabricants, il s’agit de l’objet modelé et séché grâce à une cuisson à basse température, dite cuisson de « dégourdi » ; l’objet pourra ensuite être émaillé et cuit à la bonne température pour obtenir la céramique attendue. Pour l’historien d’art, le biscuit est une céramique volontairement cuite sans émail pour obtenir un effet esthétique particulier.
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C
- Céramique
- Terme générique désignant tous les objets réalisés en terre transformée de façon irréversible au cours d’une cuisson à température plus ou moins élevée. La nature de la terre et la température de la cuisson détermineront le type de céramique (terre cuite, faïence, grès, porcelaine).
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E
- Émail
- Enduit vitrifiable posé sur les céramiques et qui peut être composé de silice, de feldspath, de kaolin ou d’oxydes métalliques. Ce mélange se vitrifie sous l’action de la température. Dans le cas d’un émail à base d’oxyde d’étain qui rend l’émail blanc et opaque, on parle d’émail stannifère.
- Émail à la cendre
- Cet émail est principalement utilisé sur les grès. Il se compose en proportion variable de feldspath, de cendres de fougères ou de bois, de craie et de silice. Des traces d’oxyde de cobalt peuvent lui donner une couleur bleue.
- Émail au laitier
- L’émail au laitier est utilisé sur les grès de Puisaye et du Berry, et il est attesté dès le xvie siècle. Il est réalisé à partir des résidus des anciens sites de production de fer gaulois et gallo-romains. Ces résidus de la fonte du minerai de fer se présentent sous forme de blocs compacts vitreux bleus ou verts. Cette matière riche en silice était concassée et réduite en poudre. Selon les sites, la glaçure obtenue peut aller du brun clair au marron acajou.
- Engobe
- Couche de terre fine recouvrant une céramique. L’engobe est à base d’argile fine délayée (la barbotine) qu’on applique sur la pièce avant le vernissage pour modifier sa couleur, lisser la surface ou obtenir une couche de base réagissant avec l’émail. Les engobes peuvent être colorés. L’engobe peut être de couleur opposée à celle de la pâte (engobe blanc sur pâte rouge ou rouge sur pâte blanche). On peut alors le graver pour créer un décor (technique du décor a sgraffiato). Un engobe plus épais peut être aussi utilisé avec un barolet pour réaliser des dessins. Ce nom est masculin mais dans certaines régions comme la Savoie, les potiers peuvent l’employer dans le langage usuel au féminin.
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F
- Faïence
- Céramique à pâte poreuse recouverte d’un enduit vitrifié dit émail stannifère, opacifié et blanchi à l’aide d’oxyde d’étain.
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G
- Glaçure
- La glaçure est un terme général pour définir un revêtement vitrifié couvrant une céramique. Elle se compose de matériaux naturels tels que silice, feldspath, galène (sulfure de plomb), argile. Elle fait littéralement corps avec le tesson sous-jacent et permet de l’imperméabiliser mais aussi de le décorer. On emploie souvent ce terme pour désigner les enduits à base de silice et d’oxyde de plomb (voir Terre vernissée).
- Grès
- Le grès est une céramique constituée d’une terre argileuse à forte teneur de silice (argile grésante) qui supporte une température de cuisson de 1250° environ. La terre arrive alors au point limite de la vitrification. La terre reste opaque mais sa texture serrée la rend imperméable. Le grès est le plus souvent gris ou marron.
- Grès au sel
- Le grès au sel est couvert d’une glaçure à base de sel qui donne un vernis transparent mince et brillant.
- Grès blanc
- Céramique à pâte imperméable composée de telle sorte qu’elle reste blanche à la cuisson. Elle contient souvent du kaolin mais n’est pas préparée pour être cuite aux hautes températures qui lui permettraient d’être translucide comme la porcelaine.
- Grès blanc émaillé
- Grès blanc décoré avec des émaux colorés.
- Grès engobé
- Comme la terre cuite, le grès peut être recouvert avant cuisson d’une couche terreuse permettant d’obtenir des contrastes de couleurs.
- Grès vernissé
- Grès recouvert d’un enduit vitrifié.
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J
- Jaspure
- Effet décoratif obtenu en traînant l’engobe pour imiter les dessins irréguliers de certains marbres. Ce type de décor est le plus souvent réalisé en utilisant des engobes de plusieurs couleurs.
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P
- Porcelaine
- La porcelaine est une pâte composée d’un mélange de kaolin (50 %), de feldspath (25 %) et de quartz (25 %) qui reste blanche après cuisson. Supportant une température allant jusqu’à 1400°, cette matière arrive à l’étape de la vitrification, ce qui lui procure la translucidité.
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T
- Terre cuite
- La terre cuite désigne la céramique obtenue par la cuisson d’une terre argileuse. On a employé préférentiellement ce terme dans ce catalogue pour désigner la poterie cuite à basse température (600°-800°) et restée poreuse. Elle peut ensuite rester brute, être engobée (voir Terre cuite engobée), vernissée (voir Terre vernissée) ou peinte (voir Terre cuite peinte).
- Terre cuite engobée
- Terre cuite recouverte d’une couche de terre fine dite engobe.
- Terre cuite peinte
- On désigne sous ce terme les objets réalisés en terre cuite puis peints à froid. Ce type de décor, assez rare en poterie utilitaire car peu adapté à un usage quotidien, est très employé pour les sifflets en terre cuite. Les peintures peuvent être appliquées directement sur la terre ou sur une base réalisée avec un lait de chaux blanc. Les peintures les plus anciennes étaient à base de mélange de pigments naturels et d’œuf (a tempera). Elles ont été remplacées au xxe siècle par des pigments industriels et des liants synthétiques.
- Terre engobée et vernissée
- Terre cuite couverte totalement ou partiellement avant cuisson d’un engobe puis d’une glaçure à l’oxyde de plomb.
- Terre vernissée
- Ce terme désigne toute terre cuite couverte d’une glaçure quelle que soit la nature de cette dernière. Dans l’usage courant, on parle de terre vernissée quand la glaçure est réalisée avec un mélange broyé de silice (fondant à 1700°) et d’oxyde de plomb (utilisé pour faire fondre la silice entre 800° et 1100°) appelé alquifoux dans le sud de la France. Comme cette glaçure adhère mieux sur une argile siliceuse que sur une argile marneuse, les potiers couvrent généralement auparavant celle-ci d’un engobe (terre engobée et vernissée). Cette glaçure peut être colorée par des oxydes métalliques. L’oxyde de fer donne des couleurs allant du jaune-brun au rouge orangé, l’oxyde de cuivre donne le vert, l’oxyde d’antimoine le jaune, l’oxyde de cobalt le bleu et l’oxyde de manganèse le ton brun.
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2014