Sifflet globulaire en forme de serpent

1956.126.168

France > Centre > La Borne. Henrichemont
(Région historique : Berry)
attribué à Marie-Louise Talbot (1845-1923)
fin du xixe siècle - début du xxe siècle (1880-1920)

Grès vernissé
H. 2,7 ; L. 3,6 ; Pr. 6 cm. ; P. 20 g.

Classification Sachs - Hornbostel : 421.221.41


Historique

Acquisition : Don William Lutfalla-Frogier
Ancienne référence : 1956.126
Ancienne appartenance : musée des Arts et Traditions populaires


Description

L'objet représente un serpent lové dont la tête creuse forme le résonateur d'une petite flûte. La tête du serpent se termine par une courte embouchure cylindrique où le trou d'insufflation en fente forme la bouche de l'animal. La fenêtre rectangulaire est ouverte sous la tête.

L'objet modelé en terre grise flammée roux est glaçuré au sel sauf le dessous du corps. Le dessus du corps est couvert partiellement d'une glaçure à la cendre beige. Les yeux, légèrement protubérants, sont formés de petits cercles pointés estampés. Quatre lignes de pointillés sont estampées à la molette à l'arrière de la tête.

Commentaire

L'origine des sifflets de la collection du Dr Frogier n'est généralement pas précisée. Seuls quelques-uns comme celui-ci sont indiqués « Malicorne ». Cette attribution a été reprise dans le catalogue de l'exposition Deux potiers à Prévelles qui eut lieu au musée du Mans en 1963, dont les attributions sont généralement fiables mais ce catalogue précise « Attribué à Malicorne mais vraisemblablement La Borne ».

Cet objet est effectivement représentatif des sifflets en forme de serpent de ce centre. Valentine Chameron en a produit de semblables, mais celui-ci est plus vraisemblablement à attribuer à sa belle-mère Marie-Louise Talbot, auprès de qui elle a appris à les fabriquer.

Un sifflet semblable est dessiné dans la Revue des traditions populaires, 7e année, tome VII, no 8-9, août - septembre 1892, p. 464, fig. 10. Dans un article sur « La section des traditions populaires à l'exposition des Arts de la femme » (p. 457 à 473), Paul Sébillot y décrit les 14 sifflets exposés venant de sa collection et de celle du peintre Luc-Olivier Merson (1846-1920). Parmi ceux de ce dernier, « les chiens, les cavaliers sont fabriqués à Schebelieres près Orléans où ils portent le nom de subliots [note des auteurs : les dessins sont ceux de sifflets de Nibelle, Loiret] ; les serpents et les oiseaux proviennent des environs de Châteauroux ».

Le dessin est identique au sifflet du MuCEM et provenait sans doute possible de la Borne. Paul Sébillot ajoute : « Ce sont des mains féminines qui ont modelé la plupart des sifflets à formes animales », ce qui confirme l'attribution du sifflet. Pour constituer sa collection dans les années 1920, le Dr Frogier a sans doute acheté des sifflets d'autres collections, comme celle de Luc-Olivier Merson, vendue après le décès de ce dernier. On peut noter que la collection du Dr Frogier comporte également un sifflet de M.-L. Talbot en forme d'oiseau (1956.126.158) qui peut avoir la même provenance.


Bibliographie

  • Raymond Blanc (préface), Deux potiers de Prévelles, cat. exp. Le Mans, musée du Mans, 1963, notice 111.
  • Expositions

  • Deux potiers de Prévelles, Le Mans, musée de Tessé, juillet-septembre 1963.


  • Index


    Ensemble associé


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